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Le journalisme politique vit son « moment socialiste »
#medias #journalismepolitique #socialistes
Article mis en ligne le 7 septembre 2025
dernière modification le 6 septembre 2025

Depuis que la chute de François Bayrou et de son gouvernement est annoncée, le landerneau du journalisme politique s’agite et tente d’imaginer « l’après ». De nombreux éditorialistes en sont désormais convaincus : c’est le « moment socialiste », après que le PS a consommé sa rupture avec LFI et le programme du NFP. Florilège. (...)

La curieuse expression semble être l’un de ces syntagmes que les journalistes politiques se repassent entre eux sans réellement en questionner le sens. On le retrouve, le même jour, dans la chronique de Françoise Fressoz du journal Le Monde : « Les socialistes vivent leur "moment". » Quant aux « clés » dont parle Olivier Pérou, on les retrouve, elles, dans Le Point (03/09), qui s’inquiète : « "Le PS a les clés" : Emmanuel Macron prépare-t-il un virage à gauche ? »

Le magazine « C dans l’air » (France 5), présenté par Caroline Roux, se pose la même question : « Macron : et maintenant, la gauche ? ». Dans le reportage qui lance le sujet, la voix-off l’affirme : « En coulisse hier, le président a convié les chefs de la coalition gouvernementale. Au menu : apprendre à travailler avec les socialistes […]. » Des fuites organisées depuis les réunions internes du « bloc central », des « off » destinés à être rendus publics, que l’on va retrouver un peu partout dans la presse (...)

Si le journalisme politique semble vivre son « moment socialiste », ce n’est pas seulement parce que le président de la République a laissé fuiter qu’il fallait désormais « se tourner vers le PS ». C’est aussi parce que le PS a donné les gages nécessaires à tous ces amis de la « stabilité », en actant plus nettement sa rupture avec La France insoumise, et en présentant un projet de « contre-budget », qui abandonne de fait plusieurs mesures emblématiques du programme du Nouveau Front populaire. François Fressoz n’en fait pas mystère dans sa chronique (...)

Et Olivier Pérou de prononcer la sentence finale sur France Culture : « Soit [le Parti socialiste] fait cet accord de non-censure [avec le bloc macroniste], soit ils retournent – pardonnez-moi l’expression – dans les jupes de Jean-Luc Mélenchon. »

De ce point de vue, la jurisprudence éditocratique est assez claire : dans le premier cas, le PS devrait avoir droit à la plus grande mansuétude (jurisprudence Cazeneuve) ; dans le second, il devrait faire face à des attaques virulentes (jurisprudence Nupes). En attendant, le PS vit assurément son « moment »… médiatique.