
Dans la même vidéo Jérôme Bourbon faisant allusion aux "assises financières, idéologiques" de la République et "ses lobbys", à la "question juive" affirmant que "sion ne désigne pas l'ennemi, on manque à son devoir". Il a été condamné pour provocation à la haine envers les juifs.
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) December 11, 2021
Éric Zemmour relaxé pour ses propos sur Pétain, les associations font appel (4 février 2021)
Le polémiste avait soutenu, en 2019, que le maréchal Pétain avait “sauvé les Juifs français”. Jugé pour “contestation de crime contre l’humanité”, il a été relaxé jeudi 4 février. “Inadmissible” pour les parties civiles qui ont fait appel.
Éric Zemmour risquait 10 000 euros d’amende.… Il est finalement relaxé. La dix-septième chambre correctionnelle du tribunal de Paris a considéré jeudi 4 février que les propos du polémiste ne relevaient pas du délit de « contestation de crime contre l’humanité ».
Les faits remontent au 21 octobre 2019. Sur le plateau de CNews, dans l’émission Face à l’info, l’essayiste débattait avec à Bernard-Henri Lévy de la guerre en Syrie. La discussion a alors dévié sur l’implication des États-Unis dans ce conflit, puis sur leur rôle lors de la Seconde Guerre mondiale. « Un jour, dans une autre émission, vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les Juifs français. C’est une monstruosité, c’est du révisionnisme », lui avait rappelé le philosophe. « C’est encore une fois le réel, je suis désolé », avait insisté le polémiste. (...)
Plusieurs associations, dont l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), la Licra, SOS Racisme, J’accuse !, ou le MRAP, indignées, avaient saisi la justice. Lors de l’audience, le 9 décembre dernier, Éric Zemmour avait réitéré son propos, soutenant que « 90 % des Juifs français ont été sauvés par le maréchal Pétain », puis s’était défendu de toute contestation de crimes contre l’humanité. « J’admets que l’on puisse contester ce que je dis mais je ne vois pas en quoi ce que je dis conteste que des Juifs aient été exterminés par des Allemands », avait-il affirmé à la barre. Le parquet de Paris avait alors requis 10 000 euros d’amende à l’encontre du polémiste. (...)
le tribunal a convenu « que le contenu même des propos ne laisse aucun doute sur leur sens ». « Affirmer que les Juifs français ont été sauvés par le maréchal Pétain contient à la fois la négation de la participation de ce dernier à la politique d’extermination des Juifs menée par le régime nazi et [la négation] de la mort des personnes qui ont succombé à ces exactions », écrit-il dans son jugement.
Mais il en appelle à examiner le contexte. « S’il convient de prendre en compte le fait que le prévenu, professionnel des médias, est rompu à l’exercice de ce genre d’émission […], le caractère inattendu du sujet abordé par son invité et le fait que le prévenu lui ait spontanément répondu pour restreindre la portée des propos qui venaient de lui être prêtés témoignent de son absence de volonté de s’inscrire dans une minoration outrancière du crime contre l’humanité que représente le génocide juif », détaille-t-il.
La décision a fait bondir les plaignants. (...)
« On peut donc être négationniste, mais on n’est pas punissable quand on tient ces propos sur un plateau. C’est la première fois qu’en matière de négationnisme, on s’écarte des propos tenus à la faveur du contexte » (...)
« La motivation de cette relaxe est aussi incompréhensible qu’inadmissible. Le tribunal reconnaît qu’il n’y a aucun doute sur le sens négationniste des propos d’Éric Zemmour mais le met hors de cause en raison du contexte. Or, Éric Zemmour est rompu à l’exercice du débat télévisé. C’est scandaleux », abonde Me Sabrina Goldman, avocate de la Licra. (...)
Éric Zemmour, déjà condamné pour provocation à la haine raciale en 2019, demandait aux deux associations à l’origine des poursuites de lui verser chacune 1 500 euros. Il a été débouté sur ce point. (...)
La cour d’appel de Paris sera donc appelée à se prononcer, mais pas « avant six mois à un an », d’après les avocats des plaignants.
Lire aussi :
Le directeur de publication de l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, Jérôme Bourbon, a été condamné vendredi 10 décembre à 8000 euros d’amende, avec possibilité d’emprisonnement en cas de non-paiement, pour contestation de crime contre l’humanité et provocation à la haine envers les juifs. Fabrice (dit Jérôme) Bourbon, 49 ans, a été condamné à 80 jours-amende à 100 euros, pour des propos tenus dans une vidéo du 3 octobre 2020, publiée sur la chaîne Youtube de Rivarol, ensuite supprimée. (...)
Il y commentait l’actualité et évoquait notamment la rafle du Vel d’Hiv, au cours de laquelle quelque 13.000 juifs ont été arrêtés les 16 et 17 juillet 1942 par des policiers et gendarmes français avant d’être rassemblés au Vélodrome d’Hiver pour être envoyés en camp de concentration. Jérôme Bourbon déclarait notamment : « (...) Encore une fois je ne dis pas ça pour valider ce qui s’est passé, je dis simplement qu’on ment souvent par omission en disant finalement que c’était la lutte contre les juifs etc. alors que le gouvernement français du maréchal Pétain s’est toujours opposé à ce qu’il y ait la moindre persécution ou atteinte quelconque aux juifs français ».
« Préjugé antisémite notoire »
Dans son jugement, le tribunal le reconnaît coupable de négationnisme en soulignant entre autres qu’« affirmer la conviction que les juifs français ont été sauvés par le maréchal Pétain contient à la fois la négation de la participation de ce dernier à la politique d’extermination des juifs mené par le régime nazi (...) et de la mort des personnes qui ont succombé à ces exactions ». (...)