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« Lâchez-vous. Qui vit par l’épée périra par l’épée » : une journaliste du Monde cyberharcelée après avoir couvert les obsèques de Jean-Marie Le Pen
#journalisme #cyberharcèlement #extremedroite
Article mis en ligne le 21 janvier 2025
dernière modification le 19 janvier 2025

Ivanne Trippenbach, journaliste du quotidien Le Monde ayant couvert les obsèques de Jean-Marie Le Pen, samedi 11 janvier après-midi, subit, depuis ce jour, une violente campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux, a dénoncé la direction de sa rédaction, dans un communiqué publié lundi 13 janvier.

La journaliste Ivanne Trippenbach fait l’objet de menaces et injures sexistes, antisémites et racistes. Le quotidien Le Monde, pour qui elle travaille, a ainsi dénoncé « une violente campagne de harcèlement sur les réseaux sociaux nourrie par plusieurs contre-vérités », dans un communiqué, publié sur son site internet, lundi 13 janvier, et a rappelé que seraient poursuivis en justice « systématiquement » les auteurs de ces propos.

Parmi les personnes à l’origine de ces messages haineux, figure le député UDR Alexandre Allegret-Pilot, investi sous l’étiquette RN LR, qui ne s’est pas privé de menacer la journaliste. « Soutien à Yvanne Trippenbach. Je plaisante. Lâchez-vous. Qui vit par l’épée périra par l’épée », a-t-il écrit sur le réseau social X. D’ailleurs, c’est bien cette journaliste qui avait révélé, en juillet 2024, qu’en tant qu’Haut fonctionnaire à Bercy, Alexandre Allegret-Pilot avait accordé une aide d’argent public de 1,3 million d’euros à une société fictive, deux jours avant le second tour des élections législatives en juillet 2024.

Le déferlement de haine se poursuit depuis que la journaliste a couvert, samedi 11 janvier, les obsèques du cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, alors qu’elle était envoyée spéciale à La Trinité-sur-Mer (Morbihan), a détaillé le quotidien, qui a dénoncé plusieurs « contre-vérités », comme celle assurant qu’elle se serait « introduite « de force », « à l’insu » du Rassemblement national (RN) et de sa « sécurité à l’intérieur de l’église » ».

Ivanne Trippenbach « n’a rien fait d’autre que son travail de journaliste » (...)

Jean-Marie Le Pen, patriarche de l’extrême droite, mort le 7 janvier, avait admis, le 4 décembre 2019, auprès de cette journaliste, avoir pratiqué la torture en Algérie, sans utiliser le mot, selon des déclarations publiées par le journal, vendredi 10 janvier. « Moi je trouve ça tout à fait normal, naturel, que l’on extorque le renseignement de tueurs organisés » a-t-il déclaré, au cours d’un entretien enregistré à son domicile de Rueil-Malmaison. Et d’ajouter : « Je le fais sous les ordres de mon capitaine. On prend les risques qui sont liés à la guerre ».