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Reporterre
La station de Serre-Chevalier veut toujours plus de neige artificielle
#SerreChevalier #neigeArtificielle
Article mis en ligne le 14 octobre 2025
dernière modification le 10 octobre 2025

La plus grosse station de ski des Alpes du Sud veut étendre son réseau de neige de culture jusqu’à 2 500 mètres d’altitude. Le projet vient de recevoir un avis défavorable du commissaire enquêteur.

Continuer à faire du ski sur de la neige artificielle jusqu’à risquer de manquer d’eau ? Lors d’une enquête publique sur le projet d’extension du réseau de production de neige artificielle de Serre-Chevalier, cet été, la question a agité la plus grande station de sports d’hiver des Alpes du Sud. Dotée de 250 km de pistes dans le Briançonnais, elle accueillera des épreuves des Jeux olympiques d’hiver en 2030.

Fait rare dans ce genre de dossier, le commissaire enquêteur a rendu un avis défavorable, public depuis début septembre. « Ce projet présente un risque non négligeable […]. La baisse de la ressource pourrait avoir des effets négatifs sur les milieux naturels et l’alimentation en eau potable », écrit le commissaire enquêteur, Bernard Leterrier. Bien que son avis ne soit que consultatif, sa position illustre les tensions croissantes autour de l’impasse du tout-ski dans les Alpes.

La neige se raréfie, même à haute altitude (...)

Une « fuite en avant »

Or, la capacité des retenues collinaires de la station est de 242 240 m3, comme cela est indiqué dans l’enquête publique. « Il faudra donc les recharger en hiver en pleine période d’étiage [lorsque les cours d’eau sont au plus bas], alerte Bernard Patin, administrateur de l’association. Une période qui correspond au maximum de la fréquentation touristique et donc à la pointe de consommation en eau potable. »

« Ce projet paraît constituer une fuite en avant pour faire perdurer un modèle que le changement climatique bouscule […]. Imaginer une nouvelle façon de vivre en montagne paraît indispensable », a écrit l’association Mountain Wilderness dans sa contribution à l’enquête publique. Elle appelle à un investissement « d’une partie des bénéfices » de la Compagnie des Alpes, la société mère de Serre-Chevalier, pour la transition vers d’autres activités touristiques. (...)

Manque de « moyens de contrôle »

Du côté des services de l’État, on affirme que « le projet ne va pas conduire à une augmentation des prélèvements, mais à une répartition différente des volumes d’eau affectés à l’enneigement du domaine skiable », selon la réponse apportée par la préfecture à Reporterre. Ce dossier n’est d’ailleurs pas en attente d’un nouvel arrêté préfectoral, puisqu’il n’y a pas de construction de nouvelle retenue collinaire nécessitant une nouvelle autorisation de prélèvements.

Le commissaire enquêteur n’est pas aussi confiant en ce qui concerne l’avenir de la ressource. (...)