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Incident Soyouz MS-28 : que s’est-il passé à Baïkonour et pourquoi la Russie risque de perdre ses vols habités ?
#volsSpatiaux #Russie
Article mis en ligne le 1er décembre 2025
dernière modification le 29 novembre 2025

Le lancement de Soyouz MS-28 a gravement endommagé l’unique pas de tir actif de Baïkonour. Un incident critique qui pourrait priver la Russie de son accès autonome à l’espace pour plusieurs années.

L’ampleur des dégradations demeure donc incertaine, mais Roscosmos assure que « tous les éléments de rechange nécessaires à la réparation sont disponibles et les dommages seront réparés dans les plus brefs délais ». Aucune échéance n’a cependant été donnée à ce stade et, officieusement, des voix suggèrent que cela pourrait prendre beaucoup de temps.

Cet incident est advenu alors que la mission Soyouz MS-28 décollait en direction de la Station spatiale internationale (ISS) le 27 novembre 2025, avec à bord un équipage de trois personnes : les Russes Sergueï Koud-Svertchkov et Sergueï Mikaïev, ainsi que l’Américain Christopher Williams. Seul le premier astronaute avait déjà préalablement été dans l’espace.

Sur cette partie, tout s’est déroulé comme prévu : « La fusée spatiale a décollé normalement, sans problème. Le vaisseau s’est arrimé avec succès à la Station spatiale internationale. L’équipage est à bord et se porte bien », a fait savoir Roscosmos. L’agence spatiale américaine (NASA) a confirmé que le vol s’est bien passé et que tout le monde est arrivé à bon port.
Un effondrement de la plateforme d’accès ?

Les observations en cours suggèrent que la plateforme d’accès de service s’est effondrée, selon Russian Space Web. A priori, elle a fini par tomber dans la tranchée inférieure, vers laquelle sont dirigées les flammes de la fusée au moment du décollage. (...)

La remise en état de la rampe de lancement pourrait prendre jusqu’à deux ans. (...)

Nexta TV souligne même que cet accident a de facto privé la Russie de la capacité d’envoyer des humains dans l’espace pour la première fois en 60 ans.

En matière de vol spatial habité, la Russie n’a à disposition qu’un seul site de lancement — Baïkonour. C’est en tout cas le seul cosmodrome actif que le pays utilise en ce moment pour lancer des équipages vers l’ISS. Moscou peut néanmoins ponctuellement passer par les sites américains, via SpaceX, dans le cadre d’une coopération maintenue avec Washington.

De son côté, l’astrophysicien Scott Manley prévient que « si les astronautes peuvent toujours accéder à l’ISS via SpaceX, le maintien de l’orbite et le contrôle d’attitude de l’ISS dépendent des vaisseaux spatiaux Progress qui utilisent cette plateforme ». Au-delà de la Russie, c’est un problème non négligeable pour la Station spatiale internationale.

Un problème de fond pour l’ISS

De fait, les prochains lancements de vaisseaux spatiaux Soyouz et Progress sont compromis. (...)

Cette paralysie des infrastructures au sol soulève également une inquiétude majeure concernant la sécurité immédiate de l’équipage. En cas d’avarie critique sur le vaisseau Soyouz MS-28 amarré à l’ISS — un scénario qui rappelle la fuite de liquide de refroidissement subie par le Soyouz MS-22 en 2022 —, Roscosmos se trouverait dans l’impossibilité de lancer une mission de sauvetage. (...)