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La phototoxicité des éclairages domestiques sous-estimée
#eclairage #phototoxicite
Article mis en ligne le 18 avril 2024
dernière modification le 17 avril 2024

« Que la lumière soit ! Et la lumière fut. » L’univers baigne dans de la lumière. Sans elle, on ne peut pas voir. Mais, attention : trop de lumière peut endommager l’œil. Ce message, Alicia Torriglia, chercheuse Inserm au Centre de recherche des Cordeliers à Paris, le porte avec une nouvelle étude qui alerte sur les seuils d’exposition.

Bien que l’œil soit en grande partie protégé des effets délétères de la lumière par des systèmes antioxydants complexes et puissants, une exposition excessive peut induire des lésions tissulaires irréversibles. Par exemple, une surexposition à la lumière du soleil accélère l’apparition et la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). À ce risque s’ajoutent ceux associés à l’usage des lumières artificielles, de jour comme de nuit. Il est en particulier établi que la lumière bleue, émise notamment par les LED, endommage les cellules de la rétine et entraîne des troubles du sommeil et d’autres anomalies associées à une dérégulation du rythme circadien.

Pour nous protéger de ces effets, il est recommandé de porter des lunettes de soleil et des normes restrictives s’appliquent aux sources lumineuses artificielles, comme les ampoules incandescentes ou les LED. Cependant, ces normes fixées il y a plus de 40 ans semblent trop permissive (...)

La lumière bleue n’est pas la seule qui pose problème

Les travaux d’Alicia Torriglia suggèrent que la lumière verte serait également nocive, favorisant la survenue d’une réponse inflammatoire délétère. La teneur en vert de la lumière blanche induit une invasion de la rétine par des cellules pro-inflammatoires (des macrophages) huit fois plus importante que la lumière bleue. (...)

En outre, il est apparu dans cette étude que la lumière rouge, présente dans l’éclairage émis par les ampoules à incandescence mais largement absente dans les LED, est au contraire favorable : elle réduit la perte de photorécepteurs, les cellules sensitives de la rétine. C’est donc l’ensemble de la composition de la lumière blanche qu’il faut prendre en compte pour évaluer sa toxicité.

Ces résultats suggèrent qu’il faudrait penser à reconsidérer les seuils réglementaires d’exposition à la lumière artificielle, surement trop élevés. (...)

Attention donc aux lumières artificielles – comme celles émises par les LED et les écrans – le soir et la nuit, en particulier chez les enfants qui ont des seuils de sensibilité encore plus faibles que les adultes.