Les dockers du Havre bloquent une cargaison d’armes destinée à IsraëlAu port du Havre, les dockers affiliés à la CGT ont bloqué le chargement d’une cargaison de matériel militaire à destination de l’État d’Israël, marquant une nouvelle étape dans la mobilisation des travailleurs portuaires français contre les exportations d’armes vers des zones de conflit.
Au port du Havre, les dockers affiliés à la CGT ont bloqué le chargement d’une cargaison de matériel militaire à destination de l’État d’Israël, marquant une nouvelle étape dans la mobilisation des travailleurs portuaires français contre les exportations d’armes vers des zones de conflit.
Selon les informations d’Ici Normandie, un container de matériel militaire produit par l’entreprise française Aubert et Duval devait franchir les portes du terminal portuaire privé MSC, mercredi 10 décembre en fin de journée, pour être transporté à bord d’un navire de la compagnie ZIM en partance pour le port de Haïfa, en Israël. La cargaison concernée comprenait des éléments d’armement lourd, notamment des tubes de canon destinés à l’artillerie.
« Nous refusons d’être complices »
Dans un communiqué officiel, le syndicat CGT des dockers et personnels portuaires a justifié ce blocage par un refus clair de participer à la chaîne logistique de la guerre.
La CGT affirme que les dockers « ne chargeront pas de matériel militaire destiné à une armée engagée dans des opérations causant la mort de populations civiles. »
Le syndicat déclare notamment :
« Les dockers et travailleurs portuaires refusent d’être complices de la mort, de la misère et du déplacement de populations. Nous ne participerons pas à ce que nous qualifions de génocide en cours. »
La CGT insiste également sur le fait que les ports ne doivent pas être utilisés pour alimenter des conflits armés, rappelant l’engagement historique du syndicat contre toutes les guerres et contre le commerce des armes. (...)
Un mouvement qui dépasse Le Havre
Cette action s’inscrit dans une dynamique plus large. En 2024 et 2025, des dockers CGT à Fos-sur-Mer, mais aussi dans d’autres ports européens, ont mené des actions similaires contre l’exportation d’armes vers Israël. Ces mobilisations traduisent une volonté croissante, au sein du mouvement syndical, de poser la question de la responsabilité des travailleurs dans la chaîne de l’armement.
Un débat politique relancé
Le blocage du Havre relance le débat sur les exportations françaises de matériel militaire, alors que le gouvernement affirme ne pas livrer d’armes létales à Israël. Les syndicats et plusieurs organisations dénoncent toutefois un manque de transparence et demandent un contrôle démocratique renforcé sur le commerce des armes.
Pour la CGT, le message est clair : « La paix ne se construit pas avec des canons. »
Intervenant à l’Assemblée nationale au nom du groupe du groupe GDR, Jean-Paul Lecoq, député communiste du Havre, a interpelé le gouvernement : « Allez-vous continuer de prétendre que la France ne vend pas d’armes à Israël ? ». Pour le député communiste, « les dockers ayant refusé de charger du matériel militaire vers Israël sont l’honneur de la France ».