
Publié, en 1976, dans la revue les révoltes logiques, ce texte traite d’une lutte ancienne, mineure et ephémère, oubliée parce que la mémoire ouvrière ne pouvait en tirer ni levier, ni emblème. Il traite aussi de la manière dont, huit ans après mai 68, les souvenirs des mouvements lycéens et étudiants s’effaçaient un peu plus à chaque rentrée scolaire. Qu’est-ce qu’une grève qui fait date ? Et que faire des autres, quand la grande histoire fait défaut ?
La grève a commencé à l’école catholique de Sainte Marie quand 13 des garçons plus âgés ont abandonné les plus jeunes dans la cour de récréation. Une fois qu’on sut qu’ils étaient en grève, la nouvelle se répandit et avant le début des classes de l’après-midi, elle avait atteint plusieurs écoles de l’Est de Hull. Aussitôt, il y eut des attroupements d’enfants devant les écoles hurlant : "dehors" ou bien "jaunes" aux élèves qui retournaient en — classe »(Hull Daily News, 13 septembre 1911). (...)