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Memoire de l’esclavage
La double dette d’Haïti (1825-2025) une question actuelle
#Haïti #esclavage
Article mis en ligne le 31 mars 2025
dernière modification le 29 mars 2025

la Fondation pour la mémoire de l’esclavage publie le 25 mars 2025 sa quatrième Note consacrée à « La double dette d’Haïti (1825-2025) – Une question actuelle », élaborée par son conseil scientifique dans le cadre d’un groupe de travail élargi formé en 2022 après la parution de l’enquête du New York Times sur ce sujet.

A quelques semaines du bicentenaire de l’ordonnance par laquelle, le 17 avril 1825, le roi Charles X a reconnu l’indépendance d’Haïti en imposant à ses habitants le paiement d’une indemnité exorbitante, la Fondation revient sur cet événement inouï dont le caractère injuste n’a jamais été reconnu par la France.

Après avoir rappelé que la colonie française de Saint-Domingue est devenue la république d’Haïti au terme d’une révolution qui a renversé l’esclavage et établi le premier Etat noir moderne, la Note de la FME montre comment, en imposant ce tribut à son ancienne colonie, la France a obligé pendant plus de soixante ans les descendants des anciens esclaves devenus libres à indemniser les ayants-droits de leurs anciens maîtres qu’ils avaient vaincus et chassés de la colonie.

Cette indemnité, qu’Haïti a intégralement payée, a placé le pays sous la domination financière française pendant un siècle, selon un mécanisme précoce d’exploitation néocoloniale. Et c’est au Trésor Public français, et non au peuple haïtien, qu’au début du 20ème siècle la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), gestionnaire de ces opérations pendant 100 ans, a reversé le trop-perçu de l’indemnité.

La FME appelle la France à reconnaître l’injustice unique qu’a constituée cette histoire, qui a déterminé la nature de ses relations avec Haïti pendant près d’un siècle, et l’invite à s’engager dans une démarche réparatrice originale en faveur du peuple haïtien, en association avec le gouvernement haïtien et les sociétés civiles des deux pays.

La note propose plusieurs pistes d’actions allant dans ce sens, au niveau français comme au niveau bilatéral. Ces propositions s’inscrivent dans l’esprit du message du Secrétaire Général de l’ONU António Guterres à l’occasion de la Journée internationale du 25 mars : « Reconnaître le passé. Réparer le présent. Construire un avenir de dignité et de justice. »

la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) :
Inscrire l’esclavage colonial comme un fait majeur de l’Histoire de France. Faire reconnaître ses héritages multiples, politiques, culturels et humains. Utiliser le savoir pour lutter contre le racisme et les discriminations. Telle est l’ambition de la FME.

La Fondation reconnue d’utilité publique, c’est-à-dire une institution privée et autonome, qui agit pour l’intérêt général et la cohésion nationale. Son est soutenue par l’Etat et par des partenaires publics et privés qui partagent notre projet de transmettre l’histoire, par la culture, pour la citoyenneté.

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