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Mediapart
La Cocarde, nouveau vivier des assistants parlementaires du RN
#extremedroite #RN #laCocarde #assistantsparlementaires
Article mis en ligne le 29 décembre 2024
dernière modification le 26 décembre 2024

Une dizaine de collaborateurs de députés Rassemblement national ont des liens avec le syndicat d’extrême droite la Cocarde. Une organisation étudiante identitaire, proche de groupuscules violents.

Alexandre Loubet et Gaëtan Dussausaye, à l’origine du syndicat étudiant, siègent aujourd’hui à l’Assemblée nationale au sein du groupe de Marine Le Pen. Deux anciens présidents de la structure, Vianney Vonderscher et Luc Lahalle, sont quant à eux collaborateurs du RN au Parlement européen, tandis que Pierre-Romain Thionnet, ancien secrétaire général de la Cocarde, y est élu. Et à l’image de Pierre Charron, un des cofondateurs du syndicat, des dizaines d’autres ancien·nes membres sont aujourd’hui assistant·es parlementaires de député·es RN.

Militant contre une université qualifiée de « bastion de la pensée unique et de la déconstruction culturelle », la Cocarde s’est drapée d’une qualité syndicale afin de distiller les idées d’« une droite digne de ce nom » sur les campus. Pour l’organisation, ces derniers sont perçus « comme voies et moyens de l’émergence d’une nouvelle élite », dont le RN a bien compris le tropisme idéologique. Au point de faire du syndicat étudiant une structure miroir de son organisation de jeunesse, un vivier de jeunes militant·es à la double casquette.

La Cocarde s’était pourtant jurée de ne pas céder aux sirènes partisanes, mais les ouvertures exponentielles de postes au RN depuis les récentes percées électorales ont aiguisé les appétits. De son côté, le parti d’extrême droite y a naturellement vu une aubaine (...)

D’autant que les militant·es de la Cocarde « sont des jeunes étudiants qui ont une dimension militante et académique, et des réseaux de connaissances déjà constitués » (...)

Pour les néo-député·es RN, s’entourer de jeunes souvent formés au droit et à la science politique sert aussi à mieux assimiler les codes de l’Assemblée nationale. En circonscription, c’est aussi un moyen de rétribution pour les « cocardien·nes » qui se sont beaucoup mobilisé·es lors des campagnes électorales, au sein des sections locales du Rassemblement national de la jeunesse (RNJ).

Porosités avec les groupuscules identitaires (...)

Depuis sa création, le syndicat a notamment organisé plusieurs conférences, mobilisant des auteurs défendant les thèses dites « ethno-différentialistes » et de « grand remplacement » tels Alain de Benoist ou Dominique Venner, penseur raciste et antisémite pour lequel le syndicat s’est fendu d’un hommage, dix ans après son suicide sur le parvis de Notre-Dame de Paris.

Un hommage qui a provoqué, selon Libération, les foudres de Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée, qui a demandé un rappel à l’ordre des dirigeants du syndicat, de peur qu’on ne remarque trop sa proximité avec le parti. (...)

La Cocarde offre des tribunes publiques sur son site, visant « à explorer les horizons culturels du conservatisme ». L’une d’elles est signée Capucine Colombo, assistante de Gisèle Lelouis, Monique Griseti et Caroline Colombier, toutes trois députées RN. Intitulée « Être mère, est-ce s’aliéner à la vie ? », le texte publié en 2022 regrette la banalisation de l’avortement et s’inquiète : « Si la bête infernale “pro-choix” n’est pas abattue, demain, l’IVG sera un moyen de contraception comme un autre. »