
Alors que plus de 700 interpellations sont a décompter depuis mi-mai, avec des comparutions immédiates quotidiennes menant à une surpopulation carcérale de 220% dans une des prisons, la répression se poursuit en Kanaky
Ce lundi 3 juin, la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) Pwoyta, publiait un communiqué dénonçant une attaque ayant grièvement blessé à l’arme à feu deux jeunes qui se trouvaient aux abords de la tribu de Saint-Laurent. Alors qu’un barrage coupant une route était déblayé par les forces de répression, la CCAT relate que « des automobilistes en ont profité pour passer à vive allure en ouvrant le feu avec des balles réelles sur nos jeunes positionnés aux abords de la route ».
Aussitôt publié, l’État français cherchait à disqualifier le contenu, par un démenti largement relayé par la presse. (...)
Le lendemain, la presse révèle le passage à tabac d’un jeune kanak, un policier en civil, par plusieurs personnes qui le blessent au bras et à la jambe au niveau d’un barrage anti-indépendantistes. L’une des personnes sur place n’est autre que… Gil Brial, un élu de la droite anti-indépendantiste proche de Sonia Backès, cheffe de fil anciennement ministre d’Emmanuel Macron.
Ces attaques, symptomatique de la situation de répression brutale qui perdure sur l’ile, figurent également comme de nouveaux exemples de la grande violence auxquelles doivent faire face les kanak. Face à l’imposante machine de répression policière et militaire mise en marche par l’État dès les premiers jours de révolte, dont l’envoie cette semaine de blindés « centaure » par Darmanin, les habitants de l’île sont confrontés au silence qui entoure cette répression. Un silence médiatique allégrement relayé dans la presse métropolitaine. (...)
Une répression qui a déjà entrainé la mort d’au moins cinq kanak, pour la plupart très jeunes, à l’image de Jybril, étudiant kanak de 19 ans tué par balle à Nouméa le 15 mai dernier, mais qui pourrait avoir conduit à un nombre bien plus important de décès comme le révèle l’inquiétant nombre d’admissions au centre funéraire de Nouméa qui a presque doublé depuis le début des révoltes.
Tabassages, LBD, tirs à balles réelles… La police et les milices s’acharnent sur les barrages
Si seules les morts kanak sont en partie relayées par la presse, les réseaux sociaux permettent cependant d’entre apercevoir une partie du déchainement de violence auquel doivent faire face les habitants mobilisés. (...)
deux kanak témoignent auprès d’un media local avoir être pris pour cible et blessés par des miliciens alors qu’ils circulaient à proximité d’un rond-point.
Ce dernier cas rappelle par ailleurs la complicité qu’entretient l’État avec les groupes de « citoyens vigilants », véritables milices armées de colons sur lesquels s’appuient la police et l’armée française pour mater toute résistance kanak. Comme le relate un fonctionnaire du ministère de l’intérieur auprès de Mediapart, « les policiers s’appuient sur les barrages constitués de citoyens dits « vigilants ». C’est ultra-dangereux. Compte tenu des sous-effectifs sur place, c’est la seule solution qu’ils ont trouvée. »
Des milices qui en plus de faire des « deal » avec la police sont surarmées et ne cachent pas leur racisme (...)
Une répression qui s’abat aussi sur le terrain judiciaire (...)
ar pour maintenir ses intérêts tant économiques que stratégique sur l’ile, la France ne cache pas sa volonté d’aller jusqu’au bout de la répression. Face à une telle situation d’offensive militaro-policière et judiciaire, il y a urgence à ce que l’ensemble des forces du mouvement ouvrier, de la jeunesse mobilisée pour la Palestine et toutes celles et ceux qui sont aussi les cibles de la répression d’État se solidarisent et fassent front aux côtés du peuple Kanak.