Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Huffington Post
JO Paris 2024 : pourquoi le passage de la flamme olympique inquiète ces médecins pour leurs patients
#JO2024 #nettoyagesocial #Paris
Article mis en ligne le 30 juin 2024

Le passage de la flamme olympique partout en France limite les sorties des malades mentaux hospitalisés sous contrainte.

Le passage de la flamme olympique ne réjouit pas tout le monde. Si en voyageant de ville en ville le symbole flamboyant des Jeux Olympiques de Paris 2024 provoque souvent l’évènement, elle signifie aussi pour certains une privation de liberté. Ainsi, plusieurs médecins se disent inquiets pour la santé de leurs patients atteints de maladies mentales, empêchés de sortie par les préfets lors du passage de la flamme.

« On a été saisis par beaucoup de médecins et de directeurs d’hôpitaux : de tous les coins de France, des professionnels nous ont alertés », rapporte ce samedi 29 juin à l’AFP Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté dont les services psychiatriques. En tant que telle, Dominique Simonnot veille, au nom de l’État mais indépendamment du gouvernement, au respect des droits des personnes privées de libertés, ce qui inclut les patients hospitalisés contre leur gré.

Certes, ces mesures de restrictions ne durent que quelques jours le temps que la flamme traverse les zones concernées, mais l’inquiétude grandit désormais pour ce qui concerne la période des Jeux elle-même, bien plus longue puisqu’elle durera du 26 juillet au 11 août pour la partie olympique et du 28 août au 8 septembre pour le volet paralympique.

Un scénario qui se répète de ville en ville (...)

À chacune de ces étapes du parcours de la flamme olympique, la préfecture demande aux établissements de santé de reporter les sorties de patients jugés potentiellement dangereux. (...)

« Pourquoi on les empêche de sortir au moment au moment du passage de la flamme ? C’est assez tragique, quand on vante des Jeux paralympiques avec l’inclusion des handicapés », regrette Dominique Simonnot qui a adressé un courrier au ministère de l’Intérieur.
Rogner sur les libertés des patients au nom de la sécurité

Ces mesures s’inscrivent dans un contexte où les autorités mettent en œuvre un important dispositif sécuritaire en vue des JO. De plus, plusieurs drames ont récemment attiré l’attention sur le suivi de malades potentiellement dangereux. (...)

Pour nombre de médecins, c’est en tout cas un contresens de rogner sur les libertés des patients, serait-ce au nom de la sécurité publique. « C’est une dérive qui doit être dénoncée », estime auprès de l’AFP le psychiatre Frank Bellivier, lui-même délégué à la psychiatrie au ministère de la Santé. « C’est inacceptable car ça assimile d’office le malade mental à quelqu’un de dangereux. »

Car souligne-t-il, c’est le psychiatre qui est compétent pour déterminer si un patient est trop dangereux pour sortir. Or, ce qui choque les médecins et les proches dans le cas présent, c’est que les instructions préfectorales s’appliquent a priori et sans distinction. (...)

« On est dans une logique de principe de précaution : c’est une stigmatisation maximum, qui marque au fer rouge les personnes atteintes de troubles psychiques », regrette auprès de l’AFP Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Unafam, association qui regroupe des proches de malades mentaux. (...)