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France24/AFP
Immigration, climat, Panama, transgenre : les premières décrets signés par Donald Trump
#USA #Trump #immigration #urgenceclimatique #OMS #Panama #Groenland #transgenres #teletravail
Article mis en ligne le 21 janvier 2025

Après son discours d’investiture lundi, Donald Trump a signé une rafale de décrets sur une vaste offensive anti-immigration, le retrait de l’accord de Paris, la reprise du canal de Panama et la fin des politiques en faveur des personnes transgenres.

État d’urgence à la frontière avec le Mexique et "millions et millions" d’expulsions promises, sortie de l’accord de Paris sur le climat et de l’OMS, reprise du canal de Panama... Le nouveau président américain Donald Trump a énuméré, lundi 20 janvier, une pluie d’annonces choc lors de son discours d’investiture. Des promesses rapidement suivies d’une rafale de décrets présidentiels en ce sens.

Si elles venaient à se concrétiser, ces mesures promettraient sans doute de vives contestations devant les tribunaux. Certaines d’entre elles semblent même violer la constitution américaine.
Une armada de mesures anti-immigration

Promise pendant sa campagne électorale, la vaste offensive anti-immigration de Donald Trump a pris forme dès son investiture : il a décrété lundi l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique, a ordonné à l’armée américaine d’en assurer la surveillance, et va s’attaquer au droit d’asile et au droit du sol. (...)

Le 47e président des États-Unis compte également reprendre la construction du mur frontalier et s’attaquer au droit d’asile, a annoncé Anna Kelly, la nouvelle porte-parole adjointe de la Maison Blanche.

"Nous allons accueillir beaucoup de travailleurs, mais il faut que l’immigration soit légale", a précisé Donald Trump lundi soir.

Le républicain va également réinstituer la doctrine "Restez au Mexique", mesure phare de son mandat précédent, selon Anna Kelly. Cette politique avait forcé des milliers de demandeurs d’asile originaires d’Amérique centrale à rester au sud de la frontière américaine, le temps que leur demande soit traitée par les tribunaux. (...)

Premier effet concret dès lundi : la plateforme de demandes d’asile lancée par l’administration Biden a cessé de fonctionner. "Les rendez-vous existants ont été annulés", indique le service sur son site internet.

Nouvelle sortie de l’accord de Paris sur le climat

Pour la deuxième fois, les États-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine, ont enclenché un nouveau retrait de l’accord de Paris sur le climat. Le républicain, notoirement climatosceptique, a tenu parole en signant dès le premier jour de son retour au pouvoir un décret présidentiel puis une lettre aux Nations unies en ce sens. Ce retrait hautement symbolique devrait entrer en vigueur dans un an. (...)

Les États-Unis avaient déjà quitté brièvement l’accord international sous le premier mandat du milliardaire américain, avant que Joe Biden n’acte leur retour.

Dans son discours d’investiture, Donald Trump a aussi annoncé qu’il allait décréter un état d’"urgence énergétique" pour doper la production d’hydrocarbures aux États-Unis, déjà premier producteur mondial, et faire baisser les coûts de l’énergie. (...)

"Nous allons forer à tout-va", a-t-il répété, une formule devenue un de ses slogans de campagne ("We will drill, baby, drill").

Retrait de l’Organisation mondiale de la santé

Le président a également signé un décret pour retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

"L’OMS nous a escroqués", a-t-il accusé, après avoir déclaré au moment où il signait ce décret que la contribution des États-Unis à l’organisation internationale était beaucoup plus importante que celle de la Chine.

Des ambitions expansionnistes

"Nous allons reprendre" le canal de Panama, a lancé le nouveau président. Construit par les États-Unis et inauguré en 1914, son contrôle a été transféré au Panama en 1999, après un accord passé en 1977 par le président américain d’alors, Jimmy Carter. "Un cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait", a fustigé Donald Trump. (...)

"Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama", lui a répondu le président panaméen José Raul Mulino.

Le président américain a également réitéré ses ambitions pour le Groenland. C’"est un endroit merveilleux, nous en avons besoin pour la sécurité internationale. Je suis sûr que le Danemark va se faire à l’idée" de le céder aux États-Unis, a affirmé Donald Trump à des journalistes à la Maison Blanche, en notant que le territoire "coûtait cher au Danemark".
Offensive sur les droits de douane

Donald Trump a réaffirmé qu’il comptait imposer des droits de douane de 25 % aux produits venant des voisins canadien et mexicain. (...)

Le 47e président des États-Unis s’est engagé à entamer "immédiatement la révision de notre système commercial afin de protéger les familles et les travailleurs américains".

Fin des politiques en faveur des personnes transgenres

"Mettre fin au délire transgenre" était un autre de ses engagements de campagne. "À partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des États-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin", définis à la naissance, a asséné lundi Donald Trump. "Ces sexes ne sont pas modifiables et sont ancrés dans une réalité fondamentale et incontestable", a complété un décret publié par la Maison Blanche dans la soirée, et qui devra être appliqué par toutes les agences fédérales.

"Les fonds fédéraux ne doivent pas être utilisés pour promouvoir l’idéologie de genre", affirme le même décret, qui veut "restaurer la vérité biologique".

Un autre texte ordonne la fin de tout programme de diversité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral.

Parmi les mesures décidées, figure la suppression du genre "X" pour les personnes se reconnaissant comme non binaires, "sur les documents officiels du gouvernement, y compris les passeports et les visas (qui) refléteront fidèlement le sexe" de naissance, a précisé un responsable de l’administration entrante à la presse. Cette possibilité avait été ouverte durant le mandat de Joe Biden.

Fin du télétravail pour les fonctionnaires fédéraux (...)

Ce décret "impose aux fonctionnaires fédéraux de revenir travailler au bureau à plein temps avec effet immédiat", a déclaré un responsable au micro, pendant que Donald Trump brandissait un document signé de sa main dans une grande salle de la capitale accueillant des milliers de ses partisans célébrant son retour au pouvoir. (...)

Le multimilliardaire Elon Musk, à qui Donald Trump a confié une mission consultative au gouvernement, avait suggéré de revenir sur le principe du télétravail, ce qui "entraînerait une vague bienvenue de départs volontaires" au sein d’une administration jugée trop lourde et dispendieuse.

Lire aussi :

 (France24/AFP)
À peine investi, Trump accorde sa grâce présidentielle à plus de 1 500 assaillants du Capitole

Le président américain Donald Trump a signé lundi soir le décret de grâce en faveur de plus de 1 500 personnes condamnées pour leur participation à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, les qualifiant d’"otages". Une "insulte au système judiciaire" américain, selon l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. (...)

Durant sa campagne, Donald Trump avait promis d’examiner le sort des assaillants du Capitole dès son investiture. C’est chose faite au premier jour au premier jour de son mandat. Il a signé, lundi 20 janvier au soir, à la Maison Blanche le décret graciant plus de 1 500 participants à l’assaut du 6 janvier 2021, profanation sans précédent du sanctuaire de la démocratie américaine. (...)

Cette grâce bénéficie à l’ensemble des personnes condamnées pour participation à l’assaut du Capitole, à l’exception de 14, dont la peine est commuée en période de prison déjà purgée.

Il s’agit de membres des mouvements d’extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, condamné à 18 ans de prison.

Tous les autres, y compris l’ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, condamné en septembre 2023 à 22 ans de prison, soit la plus lourde peine prononcée pour l’assaut contre le Capitole, reçoivent une grâce intégrale. (...)

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Il s’agit de membres des mouvements d’extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, condamné à 18 ans de prison.

Tous les autres, y compris l’ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, condamné en septembre 2023 à 22 ans de prison, soit la plus lourde peine prononcée pour l’assaut contre le Capitole, reçoivent une grâce intégrale. (...)

"Nous espérons qu’ils sortiront cette nuit", a précisé Donald Trump lors de la signature. Le décret annule également les poursuites encore en cours contre quelques centaines de personnes. (...)

, l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, présente au Capitole le 6 janvier 2021, s’est indignée contre une "insulte au système judiciaire" américain.

Elle a accusé dans un communiqué le président républicain de s’être ainsi rendu coupable "d’abandon et de trahison des policiers qui ont risqué leur vie pour arrêter une tentative de subversion du transfert de pouvoirs".
Biden protège la commission d’enquête sur l’assaut du Capitole de la vengeance de Trump

Donald Trump a régulièrement minimisé la gravité de l’assaut du 6 janvier 2021, décrivant cette date comme une "journée d’amour" et de "débordement d’affection" à son égard.

Ce jour-là, des centaines de ses partisans chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale avaient pris d’assaut le Capitole, pour tenter d’y empêcher la certification de la victoire de son adversaire Joe Biden.

Depuis, quelque 1 600 personnes ont été arrêtées et inculpées, dont plus de 1 270 ont été condamnées.

Les arrestations et les procès se sont poursuivis jusqu’à ces tout derniers jours. (...)

Donald Trump n’a pas été directement inquiété par la justice pour ces événements, bien que la commission d’enquête parlementaire sur le 6 janvier 2021 ait recommandé en décembre 2022 des poursuites pénales à son encontre, notamment pour appel à la rébellion et complot contre les institutions américaines.

Afin d’éviter aux membres de cette commission des représailles de Donald Trump revenu à la Maison Blanche, Joe Biden a signé lui-même un décret de grâce présidentielle quelques heures avant de lui céder le pouvoir. L’ancienne parlementaire républicaine Liz Cheney en bénéficiera, comme tous les élus et fonctionnaires ayant participé à la commission d’enquête sur l’assaut du Capitole, ainsi que les policiers ayant témoigné devant cette commission.