
Au nord de la bande de Gaza, les rares distributions alimentaires se font dans le chaos. Un journaliste présent sur place, joint par franceinfo, livre son témoignage.
À Gaza, si rien ne change, la famine au nord de l’enclave est inévitable. Il n’y a pas assez de camions qui passent et les efforts des grandes familles gazaouies pour organiser la distribution ont été sabotés par l’armée israélienne, d’après les Palestiniens. Dans une vidéo postée sur Instagram, Abdelkader Sabbah explique comment l’armée israélienne est soupçonnée de vouloir entraver la sécurisation et le stockage de l’aide humanitaire dans la partie nord de l’enclave. Il est journaliste et documente ce qui se passe au nord.
Joint par franceinfo, il explique que la distribution de l’aide humanitaire était devenue chaotique. Les convois étaient stoppés sur la route quelques centaines de mètres après le barrage militaire israélien. Ils étaient pillés par des milliers de personnes au détriment des communautés plus au Nord qui avaient difficilement accès à l’aide.
"L’armée israélienne n’a pas apprécié cette situation"
L’ONU a donc sollicité les chefs de famille, il y a quelques semaines, pour permettre aux camions d’avancer et d’atteindre les communautés plus au nord. "On a réussi à faire en sorte que les communautés, les quartiers s’organisent. Ça n’a pas été facile, le secteur est extrêmement dangereux, juge Georgios Petropoulos, qui dirige la coordination de l’ONU à Gaza. C’est difficile pour des gens qui sont à ce niveau de désespoir et de famine de se montrer patients et disciplinés autour d’une organisation qui a été plus compliquée que prévu. On ne sait pas combien de temps ça va tenir." (...)
D’après Abdelkader Sabbah, les clans du nord de Gaza ont donc commencé à sécuriser les convois en coordination avec la police du Hamas. Ils ont permis à l’aide humanitaire de monter plus au Nord pour être stockée. Mais il assure que l’armée israélienne a ciblé des responsables. (...)
« Le mois dernier par exemple, il y a eu des tentatives pour sécuriser l’arrivée de l’aide mais les gens ont été bombardés. » (...)