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Grèce : trois fois plus d’arrivées de migrants en Crète sur un an
#Grece #crete #migrants #immigration
Article mis en ligne le 25 décembre 2025
dernière modification le 23 décembre 2025

Depuis le début de l’année, quelque 18 000 migrants sont arrivés en Crète et sur l’île voisine de Gavdos, contre un peu plus de 5 000 en 2024. Soit une hausse de plus de 200 %. Cette augmentation s’explique par l’émergence d’une nouvelle route maritime, celle de Tobrouk, qui part de l’Est de la Libye.

Vendredi 19 décembre, 539 migrants entassés sur un bateau de pêche ont été secourus par un navire de patrouille de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, et de la garde côtière grecque, près de la petite île de Gavdos.

Les occupants du bateau, originaires du Bangladesh, du Pakistan, d’Égypte, d’Érythrée, de la Somalie, du Soudan et des territoires palestiniens, ont ensuite été déposés au port d’Agia Galini, en Crète, l’île grecque voisine située à une trentaine de kilomètres. (...)

Cette arrivée, bien qu’impressionnante par son nombre d’exilés présents à bord du bateau, n’est pas une exception. Ce week-end, les débarquements ont été nombreux dans la région : dimanche, 114 personnes ont accosté au port de Paleochora, en Crète, après un sauvetage en mer.

La journée de samedi a été particulièrement intense aussi. Plus de 300 migrants ont été pris en charge au large de la Crète et de Gavdos au cours d’au moins huit opérations de sauvetage. Parmi ces exilés se trouvaient une mère de famille et son nourrisson d’à peine un mois, ont indiqué les gardes-côtes grecs dans un communiqué. Toutes deux, originaires du Soudan, ont été transférées à l’hôpital d’Agios Nikolaos, en Crète. (...)

Durcissement de la politique migratoire

Dans ce contexte, le gouvernement grec a décidé de durcir le ton. En juillet, Athènes a annoncé qu’elle allait déployer trois navires de guerre au large des eaux libyennes, pour stopper les embarcations de migrants en route vers la Grèce. Le gouvernement grec a aussi fait part de sa volonté de signer un accord avec Tripoli, sur le même modèle que celui conclu en 2017 avec l’Italie, confiant aux autorités libyennes la charge d’intercepter les exilés en mer. Ce partenariat a commencé à se mettre en place cet été avec les premières formations délivrées à des gardes-côtes libyens par la Grèce sur l’île de Crète.

En août aussi, les autorités ont décidé de suspendre pour trois mois le traitement des demandes d’asile des personnes arrivant en bateaux depuis l’Afrique du Nord. Mi-octobre, l’enregistrement des dossiers a finalement repris. Mais malgré cette reprise, "la situation politique ne change pas", expliquait début novembre à InfoMigrants Agapi Chouzouraki, chargée de plaidoyer à l’ONG du Conseil grec pour les réfugiés. "Le but du gouvernement est d’expulser un maximum d’étrangers hors de Grèce" rapportait-elle. (...)