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France TV Info
Glyphosate : une famille indemnisée après une exposition au désherbant
#pesticides #glyphosate #UE #Monsanto #Bayer
Article mis en ligne le 13 octobre 2023
dernière modification le 12 octobre 2023

Pour la première fois, une famille va être indemnisée pour avoir été exposée au glyphosate. Pour Théo, la victime, "c’est une grande victoire". Rencontre.

(...) Un lien de causalité "possible"

Ce sont des années d’hôpitaux et de combats douloureux pour cette famille. À la naissance, l’appareil respiratoire et digestif de Théo communiquaient. "Il a eu 54 opérations", indique la mère de famille. C’était sur un terrain d’équitation que Sabine Grataloup, tout juste enceinte, avait pulvérisé un désherbant à base de glyphosate. Il était présenté par Monsanto comme inoffensif. Dans son avis, le fonds d’indemnisation réservé aux professionnels retient "la possibilité du lien de causalité entre la pathologie de l’enfant et l’exposition aux pesticides durant la période prénatale".

Dans quatre jours (le 13 octobre) , l’Union européenne doit statuer sur la prolongation ou non de l’utilisation ou non du glyphosate pendant encore dix ans. (...)

Lire aussi :

 (Libération)
Glyphosate : le long combat d’une famille contre Monsanto
C’est une première. Jusqu’ici, personne n’avait intenté de procès à Monsanto pour des malformations dues au glyphosate, l’herbicide le plus vendu au monde. Voilà qui est fait. Selon les informations de Libération, Sabine et Thomas Grataloup, les parents de Théo, né il y a onze ans avec de graves malformations de l’œsophage et du larynx, ont assigné fin mai la firme américaine, rachetée le 7 juin par l’allemand Bayer, devant le tribunal de grande instance de Vienne (Isère). Ils concrétisent ainsi une décision annoncée en octobre dernier, un an après avoir témoigné au « tribunal Monsanto » (un procès citoyen sans reconnaissance officielle organisé fin 2016 à La Haye, aux Pays-Bas, qui a débouché en mai 2017 sur un « avis consultatif » des juges). Il s’agit d’une procédure civile et non pénale, car « le pénal fait affronter un océan d’incertitudes, dans la temporalité et dans l’issue, alors que les règles qui commandent la responsabilité au civil nous apparaissent plus protectrices des droits de Théo et de sa famille », indiquent leurs avocats William Bourdon, Amélie Lefebvre et Bertrand Repolt.

L’assignation, un document de 61 pages (hors annexes) dont Libération a obtenu une copie, a été délivrée par huissier les 29, 30 mai et 4 juin à Monsanto, mais aussi à la société française Novajardin, qui a distribué le produit, et la caisse primaire d’assurance-maladie de l’Isère - pure formalité.

(...) Il décrit d’abord longuement le calvaire de la famille iséroise. Dès la naissance, Théo a dû être opéré en urgence pour séparer les systèmes digestif et respiratoire. A 3 mois, il a subi une trachéotomie, qui lui laisse aujourd’hui encore un gros trou dans la gorge, par lequel il respire et qui lui interdit toute activité aquatique. N’ayant plus de cordes vocales, Théo était muet jusqu’à ce qu’il apprenne à s’exprimer par la voix œsophagienne, métallique et gutturale, « qui n’évoluera jamais » et l’expose aux railleries des autres enfants. Il a été nourri par sonde jusqu’à 6 ans et met toujours du temps à avaler ses repas, dont la composition doit être adaptée. (...)