L’agence européenne des garde-frontières a publié pour 400 millions d’euros d’appels d’offres ces dernières semaines, pour améliorer la détection de bateaux en mer Méditerranée et mieux lutter contre l’immigration clandestine. La moitié des fonds sont dédiés à l’acquisition de drones, même si leur utilisation est controversée.
Frontex monte inexorablement en puissance. L’agence européenne des gardes-frontières, dont le budget atteint 6,4 milliards d’euros pour la période 2021-2027, a multiplié les appels d’offres d’équipements ces dernières semaines, comme le révèle le site d’informations Euractiv.
Dans le détail, les appels d’offres concernent des drones affectés à la surveillance maritime pour 184 millions d’euros, des équipements de surveillance, dont des lunettes de vision nocturne, d’une valeur de 19 millions d’euros, des services de technologies de l’information et de la communication (TIC) d’une valeur de 186,5 millions d’euros, ainsi qu’un projet pilote de 3 millions d’euros pour des drones aux frontières terrestres, dans le cadre d’opérations conjointes avec la Bulgarie.
De coûteux appareils de détection
L’agence Frontex utilise régulièrement des drones pour détecter les embarcations de migrants en mer Méditerranée depuis 2018, année lors de laquelle elle avait annoncé la détection de 5 000 personnes. (...)
Ces dernières années, plusieurs appareils de type Héron 1, ou Hermès, qui affiche une autonomie maximale de 36 heures, ont été acquis auprès de constructeurs israéliens (IAI) et français (Airbus). Il y a un an, un drone Héron 1 s’est d’ailleurs écrasé en mer ionienne, au grand dam de l’agence européenne, les contrats s’élevant à près de 50 millions d’euros pour chaque appareil.
Utilisation controversée
L’agence européenne collabore actuellement avec plusieurs pays tiers, tels que la Libye ou la Tunisie, pour leur permettre d’intercepter les canots de migrants en mer et les ramener en Afrique du Nord.
Mais plusieurs associations de défense des droits de l’homme et ONG estiment ainsi que Frontex se rend complice des crimes commis par les garde-côtes libyens envers les migrants (...)