Le Croissant-Rouge libyen a annoncé samedi les naufrages de deux embarcations transportant près de 100 migrants au large de la Libye. Quatre corps ont été retrouvés au cours de l’opération de sauvetage.
(...) Le Croissant-Rouge a indiqué avoir reçu "une alerte" dans la nuit de jeudi à vendredi concernant deux bateaux qui avaient chaviré, partis la veille de la ville portuaire de Khoms, à 120 km à l’est de Tripoli.
La première embarcation transportait 26 migrants de nationalité bangladaise, dont "quatre ont perdu la vie", selon le Croissant-Rouge.
La deuxième embarcation transportait 69 migrants, parmi lesquels deux Égyptiens et 67 Soudanais, dont huit enfants, a précisé la même source, sans faire état de victimes pour ce bateau.
Le Croissant-Rouge a dit avoir envoyé sur place "une équipe d’urgence et de récupération des corps" qui a participé à l’opération de sauvetage en collaboration avec les gardes-côtes et des autorités portuaires. (...)
Besoin de "voies de migration sûres"
Cette même semaine, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait annoncé le naufrage d’une embarcation transportant des dizaines de personnes parties de Libye le 3 novembre.
Selon l’agence onusienne, seules sept personnes ont pu être secourues tandis que 42 autres, dont une majorité de Soudanais, sont "présumées mortes". L’opération de sauvetage a été menée le 8 novembre près du champ pétrolier offshore de Bouri, situé à 120 km des côtes libyennes. L’embarcation avait quitté les côtes libyennes cinq jours plus tôt.
"Ce dernier naufrage porte le nombre total de victimes à un niveau encore plus élevé, soulignant l’urgence d’une coopération régionale renforcée, de l’élargissement des voies de migration sûres et régulières, et d’opérations de recherche et de sauvetage plus efficaces afin d’éviter de nouvelles pertes de vies humaines", a estimé l’OIM.
La Libye, en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, demeure un pays de transit pour de nombreux migrants africains qui tentent de gagner l’Europe en accostant sur les côtes grecques et italiennes, principalement. Un temps délaissée en raison de la situation sécuritaire dans le pays au profit de la Tunisie voisine, la Libye est redevenue depuis deux ans le premier pays de départ des exilés débarquant sur l’île italienne de Lampedusa.
Mais cette route migratoire reste l’une des plus meurtrières au monde. (...)