Voilà bientôt six mois que Mohamed, seize ans, attend de pouvoir jouer au football comme les autres jeunes de son club, à Toulouse. Mais la Ligue de football d’Occitanie et la Fédération française de football bloquent sa demande de licence. Parce qu’il est « mineur non accompagné », jeune migrant isolé sur le sol français…
« Tout le monde a une licence, sauf nous les migrants. On a envoyé quatorze fois mon dossier à la Ligue, et c’est toujours bloqué. » Il n’y pas de colère dans la voix de Mohamed, mais de la déception. Et surtout un sentiment d’impuissance. À Toulouse, ce Guinéen de seize ans attend depuis cet été de pouvoir disputer des matchs avec son club de foot amateur. Mais sa demande de licence, déposée mi-juillet, n’a toujours pas été validée, malgré les nombreuses relances son club. « En fait, ça fait deux ans que je veux jouer au foot en club, mais jusque-là je ne pouvais pas parce que n’étais pas reconnu comme mineur. Et maintenant que je le suis, on refuse encore de me donner une licence. Je n’y comprends rien... »
Au mépris de la loi
C’est Tamara, bénévole dans une association d’aide aux étrangers en attente de reconnaissance de minorité, qui nous avait contactés, à Fakir, il y a quelques jours. Dans son message, elle appelait elle-même à l’aide, face à l’injustice subie par Mohamed et d’autres mineurs non accompagnés (MNA) – ces jeunes migrants arrivés en France sans leur parents et placés sous la protection de l’État (...)