
Les phénomènes météorologiques extrêmes sont, par définition, rares sur notre planète. Les orages violents, les vagues de chaleur caniculaire ou encore de froid mordant illustrent ce dont le climat est capable dans ses pires moments.
Mais ce qui peut être considéré comme normal ou non est en train de changer. Comme le climat de la Terre se réchauffe rapidement, surtout du fait de la combustion d’énergies fossiles, l’éventail des conditions météorologiques possibles, y compris les conditions extrêmes, est en train de changer.
(...) Jouer avec le feu
Pour mieux comprendre ces extrêmes, les scientifiques peuvent utiliser des ensembles de modèles, où l’on fait tourner à plusieurs reprises les modèles météorologiques ou climatiques en faisant légèrement varier les conditions initiales, afin de présenter un éventail de résultats plausibles. (...)
Lorsque les prévisions d’ensemble des météorologues britanniques ont vu apparaître 40 °C pour la première fois, avant la canicule de juillet 2022, elles ont en réalité révélé le type de conditions météorologiques extrêmes qui étaient désormais possibles dans le climat actuel.
Même si cette prévision ne s’était pas concrétisée, sa seule apparition dans les modèles montre que l’impensable est désormais possible. En l’occurrence, plusieurs facteurs atmosphériques d’origine naturelle se sont combinés au réchauffement climatique de fond pour créer le record de chaleur enregistré le 19 juillet de cette année-là au Royaume-Uni. (...)
Plus tard au cours de l’été 2022, après le premier enregistrement d’une température de 40 °C, certaines prévisions météo d’ensemble pour le Royaume-Uni ont montré une situation dans laquelle 40 °C pourraient être atteints pendant plusieurs jours de suite. Cette situation aurait constitué une menace sans précédent pour la santé publique et les infrastructures du Royaume-Uni. Contrairement au précédent, cet événement ne s’est pas produit et a été rapidement oublié, mais il n’aurait pas dû l’être. (...)
Les deux dernières années ont pourtant été marquées par des températures globales bien supérieures à tout ce qui avait jamais été observé auparavant. Ainsi, les extrêmes potentiels se sont probablement encore aggravés par rapport à tout ce que nous avons connu jusqu’à présent.
En août 2022, nous nous en sommes sortis, mais nous ne serons peut-être pas aussi chanceux la prochaine fois.