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« Le droit au tourisme, ça n’existe pas »
#tourisme #Barcelone
Article mis en ligne le 19 août 2025
dernière modification le 15 août 2025

Barcelone est devenue au fil des années un symbole du tourisme de masse, de ses impacts sur le logement, et des résistances contre un phénomène qui détruit la ville. Un mouvement local appelle à une décroissance du tourisme.

Le 15 juin, alors que la saison touristique en était à ses débuts, des manifestations ont eu lieu à travers l’Europe du Sud, de Gênes à Majorque, pour défendre les droits des habitants permanents face à l’afflux nocif de touristes dans leurs villes.

Le mouvement est particulièrement actif à Barcelone, où l’image de locaux brandissant des pistolets à eau contre les touristes a fait le tour du monde. « L’exploitation touristique de la ville est devenue l’un des problèmes majeurs pour les gens qui l’habitent », résume Daniel Pardo Rivacoba, membre de l’Assemblée des quartiers pour la décroissance touristique (ABDT), une initiative née en 2015 dans la ville catalane.

« Les premières contestations face aux effets de la touristification de Barcelone ont commencé dès le début des années 2000, mais de façon plus isolée et moins politisée, retrace le militant. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, le discours dominant était que le tourisme était bon pour tout le monde, qu’il n’y avait rien à redire, que le tourisme était une “usine sans fumée” », une activité économique sans impacts négatifs.
Un quart de salaire en moins dans le tourisme

Aujourd’hui, ce discours ne passe plus. Les effets négatifs du tourisme sur l’accès au logement, notamment, sont au centre des débats. « Mais il y a des impacts négatifs à tous les niveaux, autant sociaux qu’environnementaux, climatiques, et au niveau du travail, défend Daniel Pardo Rivacoba. Le mantra de l’industrie touristique et de l’administration publique pro-tourisme, c’est de dire que le tourisme rapporte de l’argent et des emplois. Mais l’argent reste entre les mains de ceux qui sont déjà riches », accuse l’homme.

Quant au travail, le tourisme concentre certes 13 % des emplois de Barcelone, selon le rapport annuel des autorités locales sur le secteur, mais « il s’agit d’emplois avec des conditions de travail et de salaire parmi les plus basses dans la ville », dénonce le militant (...)

31 % des habitants de Barcelone jugent aujourd’hui le tourisme plutôt nocif, contre seulement 7 % en 2007. Et 59 % le jugent plutôt bénéfique, contre 89 % en 2007. Trois quarts pensent que Barcelone a atteint la limite de sa capacité d’accueil de touristes. (...)

Fermer les terminaux de croisière

Pour l’ABDT, il faut faire reculer le tourisme au plus vite. « On lutte pour la réduction de l’activité touristique dans la ville et pour la réduction de la dépendance économique de la ville au tourisme. Cette idée était encore impensable il y a 15 ans. Aujourd’hui, le concept de décroissance touristique est discuté au-delà des seuls milieux activistes », constate Daniel Pardo Rivacoba.