
Des incendies massifs ravagent le Pantanal, plus grande zone humide au monde, dans l’ouest du Brésil. Les coupables ? Possiblement les grands éleveurs bovins, qui ont déjà déclenché des feux pour gagner des terres de pâturage.
Dans le Pantanal, plus grande zone humide au monde située à l’ouest du Brésil, l’Institut national de recherches spatiales enregistre déjà plus de 3 200 foyers d’incendie depuis le début de l’année. Soit 800 de plus qu’il y a quatre ans, lors du pire désastre de l’histoire de la région : l’ONG SOS Pantanal estimait alors que plus de 26 % de la surface du biome étaient partis en fumée. L’État du Mato Grosso do Sul a décrété l’état de « situation d’urgence ».
Ces cinq derniers mois, la surface carbonisée dépasse de 39 % la superficie des incendies enregistrés sur la même période en 2020. Sachant que la période des feux dans le Pantanal ne commence habituellement qu’en juillet, le record est bien en passe d’être battu. (...)
Marina Silva, ministre de l’Environnement, a affirmé que les feux étaient dus à « l’action humaine ». Une enquête fédérale a d’ailleurs été ouverte.
L’hypothèse est hautement probable, car les conditions ne sont pas réunies pour que des incendies se déclenchent naturellement. (...)
D’autre part, toujours selon le même journal, la quasi-totalité (95 %) des départs de feux recensés dans le Pantanal en 2024 se situent sur des propriétés privées, renforçant l’hypothèse criminelle. Ce ne serait d’ailleurs pas une première (...)
L’agrobusiness, suspect n°1 (...)
La puissance médiatique et politique des gros éleveurs (...)
Quitte à entrer en contradiction avec les objectifs de lutte contre la déforestation affichés par le président Lula depuis son retour au pouvoir en janvier 2023 ? « Cela n’entre pas en contradiction avec la ligne officielle du gouvernement Lula, qui affirme qu’il est possible de concilier développement de l’agriculture productiviste et développement durable », continue le chercheur. En témoigne le plan de 364 milliards de reais (61 milliards d’euros) d’aides dévoilé par le président ex-syndicaliste le 27 juin dernier, principalement destiné aux moyens producteurs et à la production durable.
Une somme record, également interprétée comme une tentative d’apprivoiser le lobby de l’agrobusiness, considéré comme le plus puissant du Parlement brésilien, et largement acquis à l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro. (...)