Une série de maladies inexpliquées se sont propagées dans plusieurs villes de l’ouest de la RD Congo au cours du mois de janvier, causant jusqu’ici la mort d’une soixantaine de personnes. Plusieurs hypothèses ont été avancées, parmi lesquelles le paludisme ou un empoisonnement lié à l’eau.

Plusieurs épidémies posent question en RD Congo. Depuis le début de l’année, le pays d’Afrique centrale – déjà confronté à de multiples défis, avec une épidémie de mpox et un conflit armé faisant rage dans l’Est – voit de mystérieuses maladies se développer, dont une sévissant en plusieurs lieux dans la province de l’Équateur, dans l’ouest du pays. Une situation qui a amené les autorités sanitaires congolaises et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à dépêcher mi-février une équipe d’experts sur le terrain.

Selon des chiffres actualisés au 28 février, plus de 60 personnes sont mortes depuis le mois de janvier, près de la moitié d’entre elles dans les 48 heures qui ont suivi l’apparition des premiers symptômes. (...)

L’OMS explique dans son dernier communiqué qu’une "équipe nationale d’intervention rapide" a été déployée [dès le 14 février] dans les zones de santé de Basankusu et de Bolomba, dans la province de l’Équateur, "pour enquêter sur la situation et déterminer s’il existe une tendance inhabituelle". Des entretiens avec les membres des communautés ont été organisés pour déterminer les contexte de contamination. Des traitements, notamment contre le paludisme, la fièvre typhoïde et la méningite, ont été mis en place.

Ces derniers jours, les hypothèses se sont multipliées : l’OMS a avancé, vendredi 28 février, celle d’un empoisonnement massif, tandis que les experts africains soupçonnent une cause plus banale telle que le paludisme. (...)

D’autres infections ont été détectées entre le 15 et le 22 janvier auprès d’enfants et adolescents âgés de 5 à 18 ans dans le même village. Le 13 février, les autorités sanitaires congolaises ont signalé un nouveau foyer épidémique à 200 km de Boloko, dans le village de Bomate, situé dans le nord-ouest du pays.

"Le premier épisode, qui a entraîné de nombreux décès, continue d’être étudié car il s’agit d’une situation inhabituelle, et dans le deuxième épisode, nous constatons de nombreux cas de paludisme", explique le Dr Serge Ngalebato, l’un des experts gouvernementaux déployés pour répondre à l’épidémie, également directeur de l’hôpital de Bikoro, centre de surveillance régional de la province d’Équateur.

Des symptômes communs à d’autres maladies (...)

Selon Zania Stamataki, professeure associée en immunologie virale à l’Université de Birmingham en Grande-Bretagne, "cette épidémie, ainsi que les précédentes épidémies en RD Congo, sont importantes pour le reste du monde et nous devons les surveiller de près et aider au diagnostic et au traitement".

Toutefois, bien que l’OMS ait déclaré avoir soutenu les autorités locales, l’aide au pays a probablement été diminuée par les récentes coupes budgétaires américaines de l’Usaid décidées par l’administration Trump, de l’ordre de 92 %. (...)

Parallèlement à cela, la RD Congo fait face à une épidémie de mpox avec un cumul de plus de 79 500 cas suspects et 1 549 décès depuis début 2024. Une situation qui exerce une pression supplémentaire sur le système de santé du pays déjà fragilisé. (...)