Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Politis
En perdition, Emmanuel Macron retrouve sa gauche avant le deuxième tour
#electionslegislatives #Macron
Article mis en ligne le 4 juillet 2024
dernière modification le 2 juillet 2024

La tentative d’ouverture d’Emmanuel Macron à gauche pour contrer l’extrême droite en vue du second tour des législatives suscite la réprobation de ses ministres. « Il ne faut pas se tromper de bataille (…). L’extrême droite peut accéder aux plus hautes fonctions, et personne d’autre », a déclaré avec aplomb le chef de l’État devant le gouvernement réuni à l’Élysée ce lundi 1er juillet. Pas une voix ne doit aller à l’extrême droite. Il faut se souvenir qu’en 2017 et 2022, en face, à gauche, tout le monde a porté ce message. Sans cela votre serviteur et vous ne serions pas là », poursuit le Président, dans un silence de mort.

Une déclaration qui fait bondir certains participants, qui se souviennent que le même fustigeait « le programme immigrationniste » du Nouveau Front populaire la veille du premier tour. « Ce n’est plus une girouette, c’est un ventilateur », s’exclame un participant après la réunion. Pendant que les porte-flingues de Renaissance relayent la bonne parole présidentielle dans les médias, affirmant qu’« il n’y a pas de divisions au sein de la majorité » et que le président a fait preuve « de clarté » contre toutes les évidences, le gouvernement confirme sa désunion dans le salon Murat du palais.

Divergences ministérielles à l’Élysée (...)

« Pour un homme de couleur comme moi, le RN est bien plus dangereux », déclare le secrétaire d’État Hervé Berville, seule personne noire au gouvernement, pour tenter de sensibiliser ses collègues au racisme qu’il subit en cette période. Il est rejoint par Fadila Khattabi, qui elle aussi témoigne d’une surenchère dans la parole raciste depuis la dissolution. En vain.

« Nos concitoyens juifs ont peur de l’antisémitisme de l’extrême gauche, on ne peut pas les abandonner », répond Aurore Bergé, elle aussi passée par toutes les nuances de la droite avant de rejoindre LREM en 2017. « Comme si le RN allait protéger les Juifs », s’étrangle le conseiller d’un ministre après la réunion, qui rappelle les profils antisémites de bon nombre de candidats du parti de Marine Le Pen. Faute d’accord, « chacun a campé sur ses positions ». (...)

« Pour un homme de couleur comme moi, le RN est bien plus dangereux », déclare le secrétaire d’État Hervé Berville, seule personne noire au gouvernement, pour tenter de sensibiliser ses collègues au racisme qu’il subit en cette période. Il est rejoint par Fadila Khattabi, qui elle aussi témoigne d’une surenchère dans la parole raciste depuis la dissolution. En vain.

« Nos concitoyens juifs ont peur de l’antisémitisme de l’extrême gauche, on ne peut pas les abandonner », répond Aurore Bergé, elle aussi passée par toutes les nuances de la droite avant de rejoindre LREM en 2017. « Comme si le RN allait protéger les Juifs », s’étrangle le conseiller d’un ministre après la réunion, qui rappelle les profils antisémites de bon nombre de candidats du parti de Marine Le Pen. Faute d’accord, « chacun a campé sur ses positions ». (...)

La fausse décontraction du Président

La colère gronde dans le camp présidentiel après le « coup de poker » raté d’Emmanuel Macron. « Il a fait tapis et il a tout perdu », commente l’un de ses proches, catastrophé par « l’énorme connerie » de son ancien champion. Envolée sa majorité relative, obtenue de haute lutte en 2022 avec les voix de la gauche, terminé son gouvernement avec son « petit frère » et « clone » Gabriel Attal, brisé, son plan de diviser les socialistes, les écolos, le PCF et LFI, redevenus la première force d’opposition à travers le Nouveau Front populaire. (...)

Les images d’Emmanuel Macron, déambulant au Touquet ce dimanche – où il a voté –, en blouson d’aviateur en cuir avec des lunettes de soleil et une casquette ont creusé un peu plus le fossé grandissant avec ses fidèles. « Il plane dans sa tenue de pilote en affichant cette apparente décontraction alors que l’avion s’est crashé », observe un marcheur historique. D’autant que ses proches, qui le servent parfois depuis le premier quinquennat, s’irritent cette fois de devoir le suivre dans la station balnéaire, avec ce déplacement faussement improvisé parmi quelques habitants pour les besoins de sa communication. (...)

L’impression d’absurde se poursuit le soir-même quand le président et ses conseillers se réjouissent des premières projections qui placent l’ancienne majorité présidentielle plus haut que prévu, avant d’être démenties une heure plus tard par une deuxième salve de sondages, qui confortent le RN comme première force politique du pays.
Entretiens d’embauche

« C’est terrifiant », textote à Politis un conseiller de l’exécutif. (...)

Entre temps, le président a sévi contre son conseiller mémoire, Bruno Roger-Petit, accusé de tous les maux et surtout de s’être vanté d’avoir soufflé l’idée de la dissolution au patron. L’intéressé n’a pas été convié à la réunion dans le bureau présidentiel dimanche soir avec Richard Ferrand, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Thierry Solère ou encore Julien Denormandie, après avoir été privé de commémorations le 18 juin, comme nous l’avons appris , confirmant une information de La Lettre. (...)

Entre temps, le président a sévi contre son conseiller mémoire, Bruno Roger-Petit, accusé de tous les maux et surtout de s’être vanté d’avoir soufflé l’idée de la dissolution au patron. L’intéressé n’a pas été convié à la réunion dans le bureau présidentiel dimanche soir avec Richard Ferrand, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Thierry Solère ou encore Julien Denormandie, après avoir été privé de commémorations le 18 juin, comme nous l’avons appris , confirmant une information de La Lettre. (...)

Une ambiance de fin de règne

Emmanuel Macron se tient enfin à l’écart de cette ambiance de fin de règne qu’il a lui-même provoquée. Le président « se prépare à tout », affirme l’un de ses interlocuteurs réguliers qui continue d’échanger avec lui. En apparence, le chef de l’État continue de convoquer ses ministres à des réunions comme celle de lundi et à s’intéresser aux législatives. Dans les faits, il semble se préparer à une cohabitation avec le RN, comme le relate Le Monde. En réalité, son crédit politique semble épuisé, comme l’a démontré sa réunion au sommet ce lundi.

Le Président a toujours plein de choses à dire mais plus personne ne veut l’écouter.
(...)