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la Croix
En Martinique, une lutte acharnée contre les espèces exotiques envahissantes
#ecosystemes #biodiversite #Martinique
Article mis en ligne le 2 novembre 2024
dernière modification le 28 octobre 2024

Iguane rayé, mangouste, bambou ou encore cacao sauvage : en Martinique, de nombreuses espèces animales et végétales, introduites par l’homme, menacent l’écosystème. Plusieurs organismes sont mobilisés pour lutter contre ces espèces invasives.

Une dizaine d’employés du Parc naturel régional de Martinique (PNRM) passent au peigne fin les berges boisées de l’estuaire du cours d’eau de Madiana, tout près de la plage du même nom.

Équipés de sacs en toile et de cannes à pêche, ils traquent dans les arbres et les buissons des spécimens d’iguane rayé, un reptile qui prolifère depuis son introduction, dans les années 1960, sur l’île des Antilles. (...)

Originaire des forêts d’Amérique centrale et d’Amazonie, le saurien du continent menace l’écosystème insulaire, et singulièrement son plus proche cousin, l’iguane des Petites Antilles, endémique de la Martinique et de quelques îles voisines.

Le nouveau venu est plus agressif, plus prolifique, et peut s’hybrider avec l’espèce indigène, classée en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). (...)

Le PNRM combat aussi, entre autres, les rats, les petites mangoustes indiennes ou les tortues de Floride, animaux de compagnie relâchés dans les cours d’eau.

« Elles mangent toute la flore et la faune endémique et n’ont pas de prédateur », se désole M. Bourgade. « Nos rivières sont détruites ! »

Et il n’y a pas que les animaux : sur une liste de 115 espèces végétales exotiques dressée par la DEAL de Martinique, plus de 80 sont considérées comme invasives, à l’image du bambou commun, du cacao sauvage ou du pissenlit d’Europe. (...)

Ainsi, alors que les territoires insulaires ne représentent que "5% des terres émergées », elles détiennent "60% des extinctions documentées depuis 1500 », déroule ce spécialiste. Et "80% de ces extinctions sont liées à des espèces exotiques envahissantes », ajoute-t-il. (...)

la lutte contre les espèces invasives est un travail sans fin. « On est dans le curatif », reconnaît Fabian Rateau : « Le mieux, c’est de pouvoir être dans le préventif », à savoir d’empêcher par tous les moyens l’arrivée de nouvelles espèces exotiques