
Vingt-sept feux de forêt menacent des zones résidentielles de la capitale de l’Équateur, Quito, où déjà plusieurs personnes ont été blessées. La municipalité a déclaré l’état d’urgence mercredi soir. Ces incendies surviennent alors que le pays traverse sa pire sécheresse en 61 ans.
(...) "Quito est attaquée", avait déclaré plus tôt à la presse Carolina Andrade, secrétaire à la Sécurité de la municipalité, annonçant que les incendies avaient fait quatre blessés, deux adultes et deux mineurs.
Le maire Pabel Muñoz a, lui, fait état de deux pompiers blessés alors qu’ils procédaient à des évacuations. Mardi soir, l’édile avait signalé "cinq foyers d’incendie", qualifiant la situation de "critique". (...)
Ces incendies surviennent alors que le pays traverse sa pire sécheresse en 61 ans, avec des interruptions de l’approvisionnement en eau potable et des coupures de courant de jusqu’à 12 heures consécutives. La sécheresse, que les scientifiques associent au changement climatique, frappe également la Colombie, le Pérou, la Bolivie, l’Argentine, le Paraguay et le Brésil, aussi frappés par de violents incendies. L’observatoire européen Copernicus a indiqué lundi que l’Amazonie et la zone humide du Pantanal ont connu ces derniers mois leurs "pires incendies en deux décennies".
Origine criminelle
Selon les autorités équatoriennes, les 27 incendies autour de Quito seraient cependant d’origine criminelle, la sécheresse multipliant la propagation du feu. Elles ont annoncé l’arrestation d’un homme de 19 ans trouvé en possession d’un bidon d’essence. (...)
Aux premières heures de la matinée, des alertes aux incendies ont été lancées dans d’autres parties de la ville. "Nous ne pouvons pas baisser la garde ni baisser les bras", a assuré Pabel Muñoz, en référence aux vents forts et à la végétation sèche due à l’absence prolongée de pluie. "Le fléau a été maîtrisé dans certains points critiques. Surtout, la priorité a été donnée là où il y avait des logements", a-t-il ajouté.
Selon les autorités environnementales de la municipalité, la qualité de l’air dans le centre et le nord de Quito "a atteint des niveaux nécessitant de prendre des précautions", tandis que près des incendies, la pollution est préjudiciable à la santé. Dans les rues, les habitants portent des masques pour se protéger. Les écoles ont suspendu les cours. Les institutions municipales et gouvernementales ont opté pour le télétravail.
La grave sécheresse qui touche le pays a conduit le gouvernement à déclarer 20 des 24 provinces en alerte rouge. Le pays a enregistré quelque 3 300 incendies de forêt cette année, avec près de 38 000 hectares de végétation détruits, 14 blessés et 797 personnes affectées, selon le gouvernement.