
Une enquête de Haaretz confirme à nouveau que l’état-major de Tsahal a donné l’ordre de tuer sans distinction le 7 octobre
La doctrine Hannibal
Au sein de l’armée israélienne, il existe une consigne appelée « Directive Hannibal » visant à empêcher par tous les moyens la capture de soldats, y compris en sacrifiant la vie des personnes captives. Elle est utilisée depuis les années 1980 au sein de Tsahal et, pourtant, très peu de médias occidentaux en parlent.
Par exemple le militaire Yossi Peled, qui a été par la suite ministre de Netanyahou, expliquait qu’en cas de capture de ses hommes, il tirerait sans hésiter sur les ravisseurs et les otages : « Je ne lâcherais pas une bombe d’une tonne sur le véhicule, mais je tirerais dessus avec un obus de tank » et expliquait qu’il « préférerait être tué [par des soldats israéliens] que de tomber entre les mains du Hezbollah ». Avant la guerre de Gaza en 2008-2009, le lieutenant-colonel Shuki Ribak affirmait qu’aucun soldat ne serait enlevé. « À n’importe quel prix. Dans n’importe quelle condition. Même si cela signifie qu’il se fait exploser avec sa propre grenade avec ceux qui essaient de le capturer ».
L’usage de cette doctrine lors de l’attaque du 7 octobre restait un énorme point d’interrogation. (...)
Dans une enquête parue le 7 juillet, 9 mois après les faits, le journal confirme que la directive Hannibal a été employée pour empêcher le Hamas de ramener des otages. Des documents et des témoignages obtenus par Haaretz prouvent qu’Israël n’a pas hésité à massacrer ses propres soldats, mais aussi des civils.
Haaretz décompose la journée de façon très précise. Dès 7h18, lorsque le commandement israélien apprend un enlèvement dans un poste frontière israélien à Gaza, l’état-major divisionnaire donne l’ordre « Hannibal à Erez » et envoie un drone d’assaut.
Plus tard dans la matinée, le commandement ne se contente plus d’ordonner des frappes sur les bases de sa propre armée, mais donne « des ordres plus généraux ». À 10h32, un général fait tirer des obus vers la bande de Gaza, « même si les soldats et les civils se trouvaient dans des zones ouvertes ou dans les bois le long de la frontière, se cachant des combattants palestiniens ».
À 11h22, l’ordre est encore plus clair : « Pas un seul véhicule ne doit retourner à Gaza. » Une source Commandement a confirmé à Haaretz : « Tout le monde savait à ce moment-là que de tels véhicules pouvaient transporter des civils ou des soldats kidnappés… Tout le monde savait ce que signifiait ne laisser aucun véhicule retourner à Gaza ». En effet, de nombreuses voitures remplies de captifs civils israéliens faisaient route vers la frontière. Les hélicoptères de combat ont donc eu l’ordre explicite de les massacrer. (...)
Sur les zones de combat dans les Kibboutz, le général Barak Hiram avait déjà admis au New York Times avoir ordonné à un commandant de char de tirer sur la maison « même au prix de victimes civiles ». Les familles des 14 Israéliens morts dans l’attaque réclament une enquête de Tsahal. (...)
Ces témoignages cruciaux n’ont pourtant jamais fait la Une de l’actualité, ni en France, ni dans le reste des pays du « camp du bien », qui arme Israël et soutient inconditionnellement le génocide des palestiniens. Ce sont des informations déterminantes, car juste après le 7 octobre, Israël a fabriqué des mensonges horribles, sur des bébés décapités à la chaine, des mères de famille éventrées et des nourrissons dans des fours. Il a vite été démontré que c’était totalement faux.
Maintenant, Haaretz confirme l’emploi d’une doctrine visant à éliminer les israéliens plutôt que de les laisser entre les mains des commandos palestiniens. Sur les 800 victimes civiles du 7 octobre, combien ont été tuées par leurs propres forces ?
Une attaque prévisible
De même, il est désormais avéré que l’attaque du Hamas n’était pas inattendue (...)
Récapitulons. Une opération connue à l’avance par l’armée israélienne. Des mesures de sécurité qui n’ont pas été prises. L’ordre de tuer des israéliens enlevés le jour de l’attaque. Aucun effort depuis pour négocier ou faire libérer les otages. Et tout cela occulté au profit d’une propagande de guerre implacable, qui permet à un gouvernement fasciste sans scrupule d’exterminer une population dans le but de plus en plus évident d’annexer Gaza. Voilà de quoi sont complices nos gouvernants.