
Mi-janvier, deux restaurants universitaires ont dû fermer leurs portes à Brest et dans sa métropole. La coupe de 630 millions d’économies sur le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, actée par le Sénat, va dégrader encore davantage les conditions d’études et doit être combattue.
Explosion au Resto U’ Armen
En milieu de matinée, le lundi 13 janvier, deux friteuses ont explosé dans la cuisine du restaurant universitaire (RU) Armen de la faculté de Sciences, suite à une fuite de gaz. Deux travailleurs du CROUS ont été transférés à l’hôpital. En septembre 2024, il avait déjà dû fermer à cause de canalisations trop fragiles, et en avril de la même année, c’était le Resto U’ Kergoat de la faculté de Droit, dans le même quartier, qui fermait ses portes pour plusieurs semaines après la rupture d’une canalisation. Le RU de Sciences a finalement rouvert après une semaine de fermeture durant laquelle les étudiants ont dû se débrouiller pour se nourrir à proximité de leur lieu d’étude, dans les autres RU ou à la cafétéria, chaque jour rapidement vidée de ses stocks.
Fermeture du Resto U’ à Plouzané pour cause de froid glacial
Le lendemain, mardi 14 janvier, c’était au tour du RU du technopôle de Plouzané, à la périphérie de Brest, de fermer ses portes. La vétusté du bâtiment, sa dégradation manifeste, l’absence d’investissement pour isoler les lieux et réparer la toiture qui fuit en font un endroit où par temps froid il devient impossible de travailler et de se nourrir. La seule option proposée par le CROUS est donc d’attendre le retour de températures plus clémentes, en se nourrissant de repas fournis par un food truck, appelé à la rescousse depuis Rennes, où un tel véhicule équipe déjà les services de restauration de Sciences Po.
Comme nous l’apprend une lettre que le maire PS de Brest, François Cuillandre, a expédiée à Élisabeth Borne, ministre de l’ESR, une solution avait été proposée pour remédier à l’absence de chauffage, mais qu’en « raison du coût des travaux préparatoires nécessaires (11 000 €), aucune suite positive n’avait été donnée par le Crous ».
EPE, partenariats privés : halte à la privatisation de l’université, une fausse solution face à l’austérité ! (...)
transformation libérale de l’Université décidée par Macron. L’EPE brestois fusionnera trois écoles d’ingénieurs afin de « renforcer l’attractivité et la reconnaissance des formations et des travaux de recherche à l’échelle nationale, européenne et internationale ». Il s’agit, en somme, de l’application d’une logique concurrentielle à l’Enseignement Supérieur, de sa soumission aux lois du marché.
Subissant l’austérité, l’UBO, avec ses 4,3 millions d’euros de déficit fait partie des 64 universités sur 75 au budget dans le rouge, et va pour la deuxième année consécutive diminuer le nombre de places pour accueillir les étudiants en psychologie et en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Pascal Olivard nourrit probablement l’espoir de rééquilibrer les comptes en remportant des crédits de quelques millions de la part de l’État par la promotion de « l’excellence » de l’Université. Il invite les étudiants à lui « faire confiance » mais les exemples de fusions de ces dernières années ont démontré leur nocivité : fermetures des filières jugées non-rentables, diminution des places en licence et master, mesure toujours plus anti-démocratique dans les conseils centraux, coupes budgétaires massives et dégradation généralisée de la vie universitaire.
Pour une mobilisation nationale des étudiants et travailleurs contre l’austérité le 29 janvier !
Alors que le Sénat vient de voter 630 millions d’économies pour le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’heure est à la mobilisation générale face à cette coupe à la tronçonneuse. Le 16 janvier s’est tenu à Brest, à l’appel d’organisations de jeunesse, un rassemblement contre Parcoursup, la sélection à l’université et la casse des services publics. Nous devons continuer à unir nos forces et élargir la mobilisation. (...)
appel à une journée de mobilisation nationale le mercredi 29 janvier : « point de départ d’un mouvement d’ampleur pour sauver nos universités et poser les bases d’une nouvelle université ouverte à tous.tes, débarrassée des intérêts privés et de la précarité ! »
Contre le sous-financement, la logique de privatisation (EPE) et l’élitisme de l’accès à l’enseignement (Parcoursup), nous revendiquons un revenu étudiant financé sur les grandes fortunes, une université fermée aux intérêts privés, à commencer par ceux des entreprises complices du génocide et de la colonisation en Palestine ou écocidaires. Une université ouverte aux classes populaires et aux étrangers, dirigée par les étudiants et les personnels, dans laquelle les enseignements seraient au service des besoins de la population, avec pour projet émancipateur de transformer la société et abolir toute exploitation et forme d’oppression. Pour arracher ces revendications, le mouvement étudiant a un rôle essentiel à jouer, comme sujet politique indépendant de l’État et de ses institutions, comme acteur central de la lutte des classes, en cherchant à s’allier avec les travailleurs et militants écologistes, anti-racistes et anti-impérialistes, féministes et LGBTQI+.