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France-Palestine
De Science Po Paris à Harvard, les campus se mobilisent pour la Palestine
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #campus #USA #sciencesPo
Article mis en ligne le 27 avril 2024

Alors que la colère d’étudiants américains pro palestiniens contre la guerre grossit aux États-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police, les forces de l’ordre ont évacué dans la nuit les étudiants qui occupaient les locaux de Science Po Paris

« Science Po complice ! Israël assassin ! » C’est en scandant ce slogan que quelques dizaines d’étudiants de Science Po Paris ont évacué les locaux de l’école sur intervention des forces de l’ordre dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 avril.

Mercredi soir, « l’amphithéâtre extérieur du campus du 1 rue Saint-Thomas a été occupé par une soixantaine d’étudiants militant en faveur de la cause palestinienne, contribuant à un fort climat de tensions pour les étudiants, les enseignants et les salariés » de l’école, selon la direction qui a transmis un message à l’AFP.

Cette mobilisation avait été organisée par le Comité Palestine de Sciences Po. Une vaste banderole aux couleurs du drapeau palestinien (rouge, blanc, vert et noir) avait été accrochée à une passerelle à l’intérieur du bâtiment.

« Vive, vive la Palestine ! », ont scandé les étudiants, notamment en arabe, tandis que des tracts étaient distribués aux personnes présentes, appelant à une « veillée pour la Palestine ».

Le 12 mars, quelque 300 étudiants et militants propalestiniens avaient occupé un amphithéâtre de la prestigieuse école, dans le cadre d’une « journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine ». L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) avait alors dénoncé des propos antisémites, ce qu’ont contesté les étudiants pro-Gaza.

Selon des témoignages recueillis par l’AFP mercredi soir, les étudiants rassemblés sur le site de la grande école parisienne réclamaient que Science Po « coupe ses liens avec les universités et les entreprises qui sont complices du génocide à Gaza » et « la fin de la répression à l’encontre des voix propalestiniennes sur le campus ».

Ce sit-in s’est tenu alors que plusieurs universités américaines sont le lieu de mobilisations étudiantes avec en toile de fond la guerre que mène Israël à Gaza.

La colère d’étudiants américains propalestiniens contre la guerre a même grossi mercredi aux États-Unis, avec des face-à-face tendus avec la police au Texas, à New York, en Nouvelle-Angleterre et en Californie.

Mercredi 25 avril, 93 personnes ont été interpellées lors d’une manifestation sur le campus de l’université de Californie du Sud à Los Angeles.

En visite à l’université Columbia à Manhattan, d’où est parti cette dernière vague de manifestations étudiantes commencées en octobre, le président républicain de la Chambre des représentants du Congrès, Mike Johnson, a menacé : « Si la situation n’est pas maîtrisée rapidement et si les menaces et intimidations ne cessent pas, il sera alors temps de faire appel à la Garde nationale ».

Lire aussi :

 (En dehors de la boîte)
Révolte dans les universités

Les étudiants des universités de tout le pays (États-Unis), confrontés à des arrestations massives, des suspensions, des expulsions et des renvois, sont notre dernier et meilleur espoir d’arrêter le génocide à Gaza. (...)

Les étudiants protestataires de tout le pays font preuve d’un courage moral et physique — beaucoup d’entre eux risquent la suspension et l’expulsion — qui fait honte à toutes les grandes institutions du pays. Ils sont dangereux non pas parce qu’ils perturbent la vie du campus ou qu’ils s’en prennent aux étudiants juifs — beaucoup de ceux qui protestent sont juifs —, mais parce qu’ils exposent l’échec abject des élites dirigeantes et de leurs institutions à mettre un terme au génocide, le crime des crimes. Ces étudiants regardent, comme la plupart d’entre nous, le massacre en direct du peuple palestinien par Israël. Mais, contrairement à la plupart d’entre nous, ils agissent. Leurs voix et leurs protestations constituent un puissant contrepoint à la faillite morale qui les entoure.

Aucun président d’université n’a dénoncé la destruction par Israël de toutes les universités de Gaza. Aucun président d’université n’a appelé à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Aucun président d’université n’a utilisé les mots « apartheid » ou « génocide ». Aucun président d’université n’a appelé à des sanctions et au désinvestissement d’Israël.

Au lieu de cela, les dirigeants de ces institutions universitaires se prosternent devant les riches donateurs, les entreprises — y compris les fabricants d’armes — et les politiciens de droite enragés. Ils réorientent le débat autour du préjudice causé aux Juifs plutôt que sur le massacre quotidien des Palestiniens, incluant des milliers d’enfants. Ils ont permis aux agresseurs — l’État sioniste et ses partisans — de se présenter comme des victimes. Ce discours trompeur, qui se concentre sur l’antisémitisme, permet aux centres de pouvoir, y compris les médias, d’occulter le véritable problème, à savoir le génocide. Il contamine le débat. C’est un cas classique d’« abus réactif ». Il suffit d’élever la voix pour dénoncer l’injustice, de réagir à un abus persistant, de tenter de résister, et l’agresseur se transforme soudain en victime.

L’université de Princeton, comme d’autres universités à travers le pays, est déterminée à mettre un terme aux campements appelant à la fin du génocide. Il semble qu’il s’agisse d’un effort coordonné par les universités de tout le pays. (...)

Les étudiants ont déclaré qu’ils poursuivraient leur protestation jusqu’à ce que Princeton :

  • se sépare des entreprises qui « profitent de la campagne militaire de l’État d’Israël en cours » à Gaza ou qui y participent,
  • mette fin à la recherche universitaire « sur les armes de guerre » financée par le département de la Défense,
  • adopte un boycott académique et culturel des institutions israéliennes,
  • soutienne les institutions académiques et culturelles palestiniennes
  • et plaide en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.

Mais, si les étudiants tentent à nouveau d’ériger des tentes — 14 tentes ont été démontées après les deux arrestations de ce matin —, il semble certain qu’ils seront tous arrêtés. (...)

L’histoire américaine comporte de nombreuses périodes honteuses. Le génocide que nous avons perpétré contre les peuples indigènes. L’esclavage. La répression violente du mouvement ouvrier, qui a entraîné la mort de centaines de travailleurs. Le lynchage. Jim et Jane Crow. Le Vietnam. L’Irak. L’Afghanistan. La Libye.

Le génocide de Gaza, que nous finançons et soutenons, est d’une ampleur tellement monstrueuse qu’il occupera une place de choix dans ce panthéon du crime. (...)

 (France24)
Tensions à Sciences Po Paris : la direction annonce un accord avec les manifestants pro-palestiniens

(...) Sit-in dans la rue, occupation de locaux historiques et face à face tendu avec des manifestants pro-Israël. La mobilisation propalestinienne a perturbé, vendredi 26 avril, le bon fonctionnement de Sciences Po Paris où les revendications de certains étudiants font écho aux contestations qui agitent certains prestigieux campus américains.

Dans la soirée de vendredi, la direction de Sciences Po Paris a annoncé un accord avec ses étudiants mobilisés pour la cause palestinienne, par lequel elle s’engage à organiser un débat interne et à suspendre des procédures disciplinaires lancées contre des manifestants.

"Compte tenu de ces décisions, les étudiants se sont engagés à ne plus perturber les cours, les examens ainsi que toutes les activités de l’institution", a écrit Jean Bassères, administrateur provisoire de Sciences Po Paris, dans un message transmis à l’issue d’une journée de tensions devant le prestigieux établissement.

Bousculade entre partisans des deux camps

La tension était montée d’un cran en fin d’après-midi avec l’arrivée d’une cinquantaine de manifestants pro-Israël criant notamment "Libérez Sciences po" ou "Libérez Gaza du Hamas". Certains étaient masqués. Après une bousculade entre partisans des deux camps, les forces de l’ordre se sont positionnées pour séparer sans violence les groupes puis exfiltrer les manifestants pro-Israël.

Les forces de l’ordre ont ensuite demandé aux étudiants, militants ou sympathisants du comité Palestine, mobilisés depuis quelques jours dans et en dehors des locaux historiques de Sciences Po, au coeur du huppé VIIe arrondissement, de s’en aller. Des députés de La France insoumise (LFI) étaient présents à leurs côtés, écharpe tricolore bien visible, en "soutien" selon l’un d’entre eux, Thomas Portes. (...)

Ils portent "l’honneur de la France", a déclaré à la presse, Mme Hassan reprenant les propos du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a adressé un message audio de soutien aux manifestants.

La direction a décidé de fermer plusieurs locaux de son campus parisien et "condamne fermement ces actions étudiantes".

La direction, à qui une partie de la communauté éducative reproche d’avoir laissé les forces de l’ordre intervenir sur le campus, a organisé une rencontre avec des représentants des étudiants vendredi matin. (...)

 communiqué de l’AFPS - Paris, le 20 avril 2024

Non à la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien

Nous constatons ces dernières semaines, avec une forte inquiétude, une accélération de la répression à l’encontre des militant.es de syndicats, d’associations et de partis politiques qui soutiennent le peuple palestinien :
– La condamnation à un an de prison avec sursis de Jean-Paul Delescaut, secrétaire CGT de l’Union départementale du Nord pour « apologie du terrorisme » sur la base d’une phrase dans un tract de la CGT de soutien au peuple palestinien, comme les nombreuses convocations et poursuites envers plusieurs militant.es en raison de leur soutien au peuple palestinien,
– Les interdictions de la conférence de la juriste franco-palestinienne Rima Hassan, candidate aux élections européennes sur la liste LFI et de Jean-Luc Mélenchon, à l’université de Lille sur l’actualité de la Palestine « pour cause de tension » puis dans une salle privée « au risque de troubles à l’ordre public »,
– La menace d’interdiction de la manifestation à Paris du dimanche 21 avril 2024 « contre les racismes, l’islamophobie et pour la protection de tous les enfants », au titre notamment « qu’en portant l’attention sur les enfants de Gaza, cette marche est de nature à porter en son sein des slogans antisémites ».

Ces atteintes à nos libertés publiques font écho aux convocations « pour apologie du terrorisme » du NPA et de Révolution Permanente ces derniers mois et maintenant, celle de Rima Hassan.

Ces attaques s’inscrivent dans un contexte plus global de répression et de criminalisation des mouvements sociaux.

Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens dénonce ces décisions liberticides et autoritaristes. La solidarité avec la Palestine doit pouvoir s’exprimer librement en France. Il est intolérable qu’un amalgame soit fait entre la solidarité avec la Palestine et le soutien au terrorisme ou à l’antisémitisme, pour discréditer des syndicats, associations et partis politiques antiracistes. Notre Collectif a, dès le départ, condamné l’ensemble des crimes de guerre qui ont été commis, et affirmé que chaque vie compte. Rappelons que, dès le 26 janvier 2024, la Cour Internationale de Justice évoquait un « risque plausible de génocide ».

Face à ce génocide en cours à Gaza, notre détermination demeure intacte.

Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens continuera ces prochaines semaines à entreprendre tout type d’actions démocratiques en soutien au peuple palestinien et en défense de nos libertés publiques.