
En Turquie, Serbie, Hongrie, à Gaza, des mouvements de contestation nous rappellent que la société civile n’est pas le reflet des aspirations de ses dirigeants autoritaires. Les média indés internationaux nous parlent de ces soulèvements.
Si le pouvoir autoritaire d’Erdogan réagit aussi violemment au mouvement de contestation, c’est qu’il a peur, à l’approche des élections. « Je suis descendue dans la rue contre l’arrestation d’İmamoğlu [le 19 mars] mais aussi contre toutes les actions antidémocratiques du gouvernement depuis deux ans, les journalistes arrêtés, la mainmise sur les médias », témoigne Irem, une étudiante à Istanbul, pour Basta !.
À Gaza, des manifestations pour des élections libres
Le 15 mars, à un millier de kilomètres de là, la Serbie voyait la plus grande manifestation de l’histoire du pays. « Une fois de plus, ce sont les étudiants qui ont remporté la palme en réunissant, avec le soutien des citoyens, toutes les conditions nécessaires à l’organisation de l’événement, qui s’est avéré un succès sur tous les plans », observe le site italien DinamoPress. Ce mouvement social sans précédent, porté par la jeunesse, s’indigne contre un pouvoir que, quelques mois plus tôt, Jacobin qualifiait de « vitrine du néolibéralisme autoritaire ». (...)
Dans un tout autre contexte, le 27 mars, le média israélo-palestinien +972 raconte : « Ces deux derniers jours, les Palestiniens de la bande de Gaza sont descendus dans la rue pour exiger la fin de l’attaque génocidaire d’Israël et de la domination du Hamas sur le territoire. » En plus de la dénonciation d’une guerre et d’un blocus extrêmement meurtriers menés par Israël – plus de 50 000 personnes ont été tuées au cours de l’année et demie écoulée, précise le site indépendant –, « les manifestants dirigent également leur colère contre le Hamas : ils demandent au groupe de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin aux bombardements avant de se retirer pour permettre la tenue d’élections libres. » Il n’y a pas eu d’élections à Gaza depuis 2006, quand le Hamas les avait remportées.
Les dirigeants blâment tout sauf eux-mêmes
Les rues hongroises ont, elles aussi, vu la population se soulever contre des décisions de son dirigeant, Viktor Orbán. Le mouvement de contestation a pris forme après la décision du pouvoir d’interdire la marche des fiertés. Le 1er avril, quatre des cinq ponts de Budapest ont été bloqués pour dénoncer la politique d’Orbán.
Des manifestations suivies de près par 444, dans un live mêlant photos, textes et vidéos sur le site du média indépendant. (...)
En Serbie et en Hongrie, les dirigeants blâment tout le monde sauf eux-mêmes, souligne Mother Jones