Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24/AFP
Dans le sillage de Trump, Javier Milei prévoit de retirer l’Argentine de l’OMS
#Argentine #Milei #OMS
Article mis en ligne le 15 mars 2025
dernière modification le 13 mars 2025

La présidence argentine a mandaté son ministre des Affaires étrangères pour retirer le pays de l’Organisation mondiale de la santé, en raison de "profondes différences sur la gestion sanitaire" du Covid. Cette annonce intervient dans la foulée du retrait américain de l’organisme.

Dans le sillage de son allié américain Donald Trump, le président ultralibéral argentin Javier Milei va retirer l’Argentine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a annoncé mercredi 5 février la présidence, citant de "profondes différences sur la gestion sanitaire", du Covid en particulier, et "l’influence politique de certains États".

"Le président a chargé le ministre des Affaires étrangères Gerardo Werthein de retirer l’Argentine de l’OMS", a déclaré le porte-parole présidentiel Manuel Adorni en conférence de presse. Les Argentins ne vont "pas permettre à une organisation internationale d’intervenir dans notre souveraineté, encore moins dans notre santé", a-t-il ajouté.

Se référant aux "différences" sur la gestion sanitaire, il a en particulier cité "la pandémie qui, avec le gouvernement d’Alberto Fernandez (centre-gauche, 2019-2023) nous a conduits au plus long confinement de l’histoire de l’humanité", ainsi qu’à un "manque d’indépendance face à l’influence politique de certains États".

L’Argentine, sévèrement touchée au début de la pandémie de Covid-19, avait appliqué des mesures sanitaires sévères, avec un confinement de cinq mois en 2020, considéré comme l’un des plus durs au monde, et une levée très progressive des restrictions. La pandémie y a fait environ 130 000 morts.

Un organisme "néfaste", selon Milei (...)

En fin de journée toutefois, le ministre de la Santé Mario Lugones a apporté un bémol à l’annonce fracassante, soulignant sur son compte X que "quitter l’OMS ne signifie pas quitter l’OPS (Organisation panaméricaine de la Santé, NDLR), qui est préexistante et dépend de l’OEA" (Organisation des États américains). L’OPS dans les faits "agit en tant que bureau régional pour les Amériques de l’OMS", indique l’OPS elle-même sur son site. (...)

L’annonce argentine, combine "une théâtralité, à l’attention de sa base de soutien et de l’administration Trump, avec une position souverainiste qui, loin d’améliorer la réputation internationale du pays, érode sa crédibilité", le laissant "isolé des conversations globales sur la santé", laquelle "ne connaît pas de frontières", analyse pour l’AFP Federico Merke, spécialiste des relations internationales à l’Université de San Andres.

Depuis l’annonce du retrait américain, qui doit entrer en vigueur fin janvier 2026, l’OMS a dit regretter la décision de Trump et espérer que les États-Unis "vont la reconsidérer".

L’annonce argentine sur l’OMS jette également une ombre accrue sur son maintien dans l’accord de Paris, clef de voûte de l’action climatique, dont Trump a aussi enclenché avec fracas le retrait sitôt revenu au pouvoir. Javier Milei a dit à plusieurs reprises considérer le réchauffement climatique comme un "cycle", et non une "responsabilité de l’Homme". Mercredi, le porte-parole présidentiel a indiqué qu’une éventuelle sortie de l’accord de Paris "est quelque chose qui est en cours d’évaluation". Mais "il n’y a pas de décision".