
Peut-on encore, en 2025, écrire ou dessiner librement, comme à l’époque des années 1970, lorsque la bande dessinée semblait s’affranchir de tout tabou ? La Cité de la bande dessinée et de l’image souhaite examiner ces enjeux, en France comme à l’international.
L’année 2025 a été marquée par deux événements de nature très différente. D’une part, la commémoration du dixième anniversaire des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, qui ont profondément bouleversé et interrogé la société française. D’autre part, « l’affaire Bastien Vivès », qui a suscité un débat d’un autre ordre, portant sur la réception des œuvres et la responsabilité des auteurs vis-à-vis du public. En mars 2025, le ministère de la Culture a nommé une Haute Fonctionnaire chargée du plan pour la liberté de création.
Face à la recrudescence d’atteintes à cette liberté dans les domaines artistiques et culturels, les RIBD souhaitent aujourd’hui dresser un état des lieux afin de comprendre comment les autrices et auteurs perçoivent et vivent la tension entre expression artistique et pressions sociales, politiques ou économiques.
L’évolution des mentalités et des sociétés contemporaines constitue-t-elle un frein à la liberté de création ? Quelles questions juridiques soulèvent les récentes polémiques que certains ont qualifiées de formes de censure ? Est-il encore possible de tout représenter en bande dessinée ? Quelles sont les limites fixées par la loi, et comment sont-elles mises en œuvre ?
Les auteurs et autrices sont-ils amenés à s’autocensurer, ou voient-ils leur démarche créative contrainte par des pressions extérieures — éditeurs, diffuseurs, institutions, lectorat ? À l’inverse, peut-on considérer que la liberté de création s’est élargie, permettant à la bande dessinée d’aborder des sujets longtemps jugés tabous ? (...)
Cette réflexion s’ouvrira également à la dimension internationale : dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis, de nombreux livres, y compris des bandes dessinées, sont aujourd’hui retirés des bibliothèques.
Des experts et professionnels directement confrontés à ces enjeux — avocats, éditeurs, auteurs et représentantes d’associations — interviendront lors de cette journée articulée autour de cinq tables rondes. Elle s’ouvrira par une allocution de Juliette Mant, Haute Fonctionnaire à la liberté de la création au ministère de la Culture. (...)