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France24/AFP
Corée du Sud : le président déchu Yoon Suk-yeol arrêté
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Article mis en ligne le 15 janvier 2025

Les enquêteurs sud-coréens ont annoncé mercredi avoir arrêté Yoon Suk-yeol. Le président déchu, qui avait tenté d’imposer la loi martiale le 3 décembre 2024, a fini par accepter de se présenter au bureau du CIO - qui centralise les investigations - afin d’éviter une "effusion de sang".

(...) . "Le président Yoon a décidé de se présenter personnellement au bureau du CIO (l’entité qui centralise les investigations, NDLR) aujourd’hui" mercredi, a indiqué maître Seok Dong-hyeon sur Facebook alors que les enquêteurs avaient lancé un deuxième assaut sur sa résidence. Yoon Suk-Yeol s’exprimera publiquement plus tard dans la journée, a-t-il ajouté.

Les enquêteurs venus arrêter mercredi le président sud-coréen suspendu Yoon Suk-yeol pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale étaient parvenus à franchir le mur de son domicile officiel, selon des images télévisées.

Ils sont entrés dans la résidence présidentielle "en utilisant des échelles" et sont passés outre une "deuxième barricade", a indiqué l’agence de presse Yonhap, les chaînes de télévision montrant les autorités pénétrant dans l’enceinte du site.

Les effectifs du CIO, l’entité qui centralise les investigations sur Yoon Suk-yeol, accompagnés de la police, avaient lancé bien avant l’aube leur deuxième tentative d’arrestation du dirigeant.

Ils avaient d’abord été bloqués à l’entrée par des personnes non-identifiées, Yonhap faisant état d’une "impasse" avec le Service de sécurité présidentiel (PSS), chargé de protéger les chefs de l’État.

Le PSS a déjà fait échouer une première descente le 3 janvier.

Yoon Suk-yeol, suspendu de ses fonctions, risque son poste et est poursuivi pour "rébellion" pour avoir instauré brièvement la loi martiale le 3 décembre, une mesure choc qu’il avait justifiée par sa volonté de protéger le pays des "forces communistes nord-coréennes" et d’"éliminer les éléments hostiles à l’État".

Au sein d’un Parlement cerné par des soldats, un nombre suffisant de députés avait rapidement contrecarré ses plans en votant un texte exigeant la levée de cet état d’exception. Mis sous pression par les élus, des milliers de manifestants pro-démocratie et contraint par la Constitution, Yoon Suk-yeol avait dû obtempérer.

"L’exécution du mandat d’arrêt présidentiel a démarré. La situation est un moment crucial pour maintenir l’ordre et l’État de droit en Corée du Sud", a déclaré dans un communiqué le président par intérim, Choi Sang-mok, rappelant que tout responsable d’"incidents malheureux" sera puni. (...)

Le pays est plongé dans le chaos politique depuis le coup de force du très impopulaire Yoon Suk-yeol, suspendu depuis le 14 décembre suite à l’adoption par l’Assemblée nationale d’une motion de destitution contre lui.

Les enquêteurs du CIO avaient tenté une première fois de l’appréhender le 3 janvier, mais se sont heurtés au PSS déterminé à ne pas les laisser faire. Leur mandat d’arrêt avait été renouvelé quelques jours plus tard.
Pas d’armes à feu, afin d’éviter les débordements

Pour cette deuxième descente qui s’annonçait extrêmement tendue, la police a décidé de ne pas porter d’armes à feu, se limitant à des gilets pare-balles, ont expliqué les médias locaux. Des agents de protection de Yoon Suk-yeol ont renforcé depuis des jours les défenses de son domicile, avec des barbelés et des barrages de bus bloquant l’entrée.

Cette arrestation est une première pour un chef de l’État sud-coréen en exercice. Yoon Suk-yeol peut être maintenu en garde à vue pendant 48 heures en vertu du mandat en cours. Les enquêteurs devront en demander un nouveau pour éventuellement prolonger la détention du dirigeant, qui n’a répondu à aucune des convocations de la justice.

L’équipe juridique de Yoon Suk-yeol, un ancien procureur vedette, juge le mandat d’arrestation "invalide". (...)

Mardi, la Cour constitutionnelle a formellement lancé le procès en destitution du dirigeant conservateur, avec une première très courte audience. Yoon Suk-yeol ne s’est pas présenté, invoquant des "inquiétudes" concernant la sécurité. Une deuxième audience est prévue jeudi.

La Cour a jusqu’à la mi-juin pour décider de l’avenir de Yoon Suk-yeol, toujours officiellement le président, en attendant le verdict. La juridiction pourra soit le démettre définitivement, soit le rétablir dans ses fonctions.