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Congrès national et international sur les banques centrales, le système financier et le développement économique
#banques #systemeEconomique
Article mis en ligne le 5 décembre 2023
dernière modification le 3 décembre 2023

Dans le cadre du Congrès national et international sur les banques centrales, le système financier et le développement économique, organisé à Bogota les 23 et 24 novembre 2023 avec la participation active de la Fédération nationale des syndicats du secteur bancaire colombien (FENASIBANCOL) et de l’Union nationale des employés du secteur bancaire (UNEB), Éric Toussaint fut invité à inaugurer la seconde journée du congrès. Son intervention de 45 minutes, réalisée devant une centaine de participants issus des syndicats du secteur bancaire de Colombie, du Chili, du Brésil, de Bolivie, d’Argentine, de l’Uruguay, du Paraguay, du Costa Rica, du Salvador, du Pérou fut concentrée sur le rôle des Banques centrales face aux multi-crises.

Le texte qui suit, divisé en quatre grands points, est issu de son intervention.

Sommaire

1) Les objectifs des banques centrales au service de la nation
2) Situation socioéconomique internationale
3) Situation actuelle et les polycrises
4) Aube d’une nouvelle crise de la dette

1) « Il existe un lien prégnant entre les dirigeants de grandes banques commerciales et les dirigeants des banques centrales qui poussent ces derniers à favoriser les intérêts particuliers des grands actionnaires des banques privées » (...)

2) « Entre 2019 et 2022, 95 millions de personnes supplémentaires sont tombées dans l’extrême pauvreté au niveau international » (...)

3) Le système capitaliste mondial est entrée dans une nouvelle crise généralisée. On parle aujourd’hui de crise capitaliste à multiple facette ou de « polycrises » :

 La crise sanitaire, aggravée par les politiques néolibérales imposées par les institutions financières qui affaiblissent depuis des décennies les systèmes de santé publique…
 La crise écologique et climatique qui touche en premier lieu les pays du Sud et les pays les plus vulnérables.
 La crise des conflits armés (en Ukraine, en Israël/Palestine, au Yémen, au Soudan, à l’est de la République Démocratique du Congo, etc.) liés aux intérêts géopolitiques, géostratégiques, économiques des puissances impérialistes.
 La crise commerciale internationale impliquant des séries de sanctions qui fragmentent un capitalisme basé sur la fluidité des échanges…
 La crise de légitimité politique des institutions et des démocraties remises en cause par l’avancée des mouvements d’extrême droite qui s’appuient sur la faillite et les échecs de ces mêmes démocraties en Argentine, en Hollande, en Italie, aux États-Unis et dans bien d’autres parties du monde. Cette crise entraine un durcissement de l’exercice du pouvoir qui s’applique de plus en plus de manière autoritaire en marginalisant le pouvoir législatif, en concentrant le pouvoir exécutif… L’exemple de la démocratie française est révélateur.
 La crise du capitalisme mondial avec taux de croissance de plus en plus faible. Même l’Allemagne, 4e puissance économique mondiale, est aujourd’hui en récession économique. (...)

4) « Deux tiers des pays classés à faibles revenus sont en situation de surendettement et 54 pays du sud sont actuellement en détresse financière » (...)

Le défi à relever est donc colossal et les banques centrales ont un rôle crucial à jouer. Il est aujourd’hui urgent de les soustraire du contrôle du grand capital commercial, industriel et financier afin de les remettre au service des peuples et de l’intérêt général. Leurs missions doivent être urgemment revues pour permettre des investissements publics massifs visant la lutte contre les crises climatiques et sociales. Ces investissements sont indispensables et incontournables si nous voulons éviter ou limiter la catastrophe. Pour cela, des changements structurels radicaux sont nécessaires, ainsi que la mise en place de différentes mesures telles que la socialisation des banques privées— càd la transformation sous contrôle citoyen des banques privées en service public—, l’imposition de missions d’intérêt public aux grandes compagnies d’assurances, la création de cadastres des patrimoines afin d’identifier le patrimoine des plus riches, la mise en place de mesures redistributives en faveur des politiques de justice sociale, etc.

Des affrontements avec le grand capital financier sont inévitables et nécessaires pour l’implantation de politiques progressistes, anticapitalistes, écosocialistes, féministes.