
De violents combats ont eu lieu lundi entre les soldats israéliens et le Hamas à Rafah et à Jabaliya, dans le sud et dans le nord de la bande de Gaza. Des Palestiniens ont continué de fuir des secteurs de Rafah, mais certains disent ne pouvoir partir faute de moyens.
(...) Alors que les frappes aériennes et les opérations au sol israéliennes dans la bande de Gaza ne connaissent pas de répit, des correspondants de l’AFP et des témoins ont fait état de violents combats entre les soldats et le Hamas à Rafah et à Jabaliya, respectivement dans le sud et le nord de l’étroite bande de terre assiégée par Israël.
Ces dernières 24 heures, au moins 57 Palestiniens ont été tués selon le ministère de la Santé du Hamas dans le territoire palestinien où s’entassent quelque 2,4 millions d’habitants, la plupart menacés de famine d’après l’ONU.
Selon des témoins, les hélicoptères et l’artillerie sont intervenus dans les combats à Rafah, où Israël menace de lancer une offensive terrestre d’ampleur pour détruire selon lui les derniers bataillons du Hamas s’y abritant.
Une "ville fantôme"
À pied, à bord de voitures ou de camionnettes, des Palestiniens ont continué de fuir des secteurs de Rafah, après avoir démonté leurs tentes et emmené leurs affaires.
Mais d’autres habitants, qui disent ne pouvoir quitter faute de moyens, décrivent une "ville fantôme".
"Depuis le matin, je cherche des miches de pain pour nourrir mes enfants, en vain. Mes enfants sont à la rue et je ne sais pas où les emmener. Rafah est une ville fantôme", raconte Mostafa Dib.
"Les boulangeries sont fermées, tous les magasins sont fermés. Nous n’avons ni eau, ni nourriture, rien", dit un autre habitant, Ahmed al-Tawil.
"Les gens fuient. Les rues sont terrifiantes. Le bruit des avions de combat est épouvantable", lance un troisième, Jihad Amer. (...)
Un premier employé international de l’ONU tué à Gaza lors d’une attaque
Les forces israéliennes ont renforcé lundi leur offensive dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, selon les habitants et les médias du Hamas, tout en menant des opérations à la périphérie de Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne. Un membre des services de sécurité de l’ONU a été tué lundi lors d’une attaque contre son véhicule à Gaza. Voici le fil du 13 mai 2024.
Les forces israéliennes ont renforcé lundi leur offensive dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, selon les habitants et les médias du Hamas.
Une offensive majeure d’Israël à Rafah provoquerait le "chaos" et l’"anarchie", sans pour autant éliminer le Hamas, a alerté le secrétaire d’État américain Antony Blinken dimanche, maintenant la pression sur Israël.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un nouveau bilan de 35 091 morts et 78 827 blessés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
L’ONU a indiqué mardi qu’un membre de ses services de sécurité a été tué lors d’une attaque contre son véhicule à Gaza, précisant qu’il s’agissait du premier employé international des Nations unies tué dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.
Évacuation de Rafah : les réfugiés palestiniens se massent à Deir El-Balah dans des camps de fortune
L’évacuation de Rafah, ville située à l’extrême-sud de la bande de Gaza, où s’étaient réfugiés plus d’un million de Gazaouis, est en cours. Les déplacés sont évacués vers Deir El-Balah, en bord de mer, où des familles entières doivent à présent vivre dans des camps de fortune installés dans une déchèterie à ciel ouvert. Les retardataires prennent le risque d’être tués dans les bombardements israéliens. (...)
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– (RFI)
Bande de Gaza : sous les bombardements israéliens meurtriers, l’évacuation de Rafah se poursuit
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Coté humanitaire, la situation apparait toujours désespérée. À Rafah, le principal point d’entrée de l’aide est bloqué depuis qu’Israël en a pris le contrôle, coté palestinien, selon les ONG. Selon le porte-parole de l’autorité des points de passages de Gaza, Hicham Adwan, « des véhicules militaires israéliens ont avancé depuis la frontière (...) sur environ 2,5 kilomètres en profondeur » où ils se sont arrêtés. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a estimé de son côté que les opérations israéliennes dans la ville « rendent impossible la fourniture d’une assistance médicale vitale », ajoutant avoir commencé à évacuer 22 patients d’un hôpital de campagne à Rafah.
Ce dimanche, alors que les services de sécurité civile du Hamas annonçaient que deux médecins – un père et son fils, les docteurs Mohammed et Youssef Nimr Qazat – avaient été tués dans des frappes israéliennes sur la ville de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à un cessez-le-feu « immédiat » dans la bande de Gaza, au retour des otages et à une augmentation de l’aide au territoire palestinien assiégé.
« Je réitère mon appel, l’appel du monde entier à un cessez-le-feu humanitaire immédiat, à la libération inconditionnelle de tous les otages et à une augmentation immédiate de l’aide humanitaire. Mais un cessez-le-feu ne sera qu’un début. Le chemin sera long pour se remettre de la dévastation et du traumatisme de cette guerre », a-t-il déclaré dans une allocution vidéo lors d’une conférence internationale de donateurs au Koweït.
Une offensive israélienne d’ampleur contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, « ne peut avoir lieu », a mis en garde peu de temps après le chef des droits de l’homme de l’ONU, car elle contreviendrait au « droit international humanitaire ». « Je ne vois pas comment les derniers ordres d’évacuation, et encore moins un assaut total, dans une zone où la présence de civils est extrêmement dense, peuvent se conformer aux exigences contraignantes du droit international humanitaire et avec les deux séries de mesures provisoires contraignantes ordonnées par la Cour internationale de justice », a déclaré dans un communiqué Volker Türk, Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
– (Inprecor)
Hier le Vietnam, aujourd’hui la Palestine
Lorsque j’ai lu ce matin dans le New York Times ce titre, « Un petit campus dans les Redwoods connaît la protestation la plus enracinée du pays », à propos des militants pro-palestiniens de Cal Poly Humboldt, j’ai repensé à ma propre participation à une grève dans la même école, qui s’appelait alors Humboldt State College, il y a plus de cinquante ans. Aujourd’hui, les étudiants ont à nouveau fermé le campus, comme nous l’avions fait à l’époque. (...)
La grève étudiante de 1970 au Humboldt State College et les grèves dans tout le pays ont représenté un tournant dans ma vie et dans celle de beaucoup d’autres, j’en suis sûr. Avec cette grève, j’ai participé pour la première fois à un véritable mouvement de masse, à l’impact national. En collaboration avec Walt et sous sa direction, nous avions produit des tracts et d’autres documents, organisé des rassemblements, des manifestations de protestation et des marches. Nous avions organisé des marches de centaines de personnes, une réunion de masse de milliers de personnes. Nous avions déclenché une grève et fermé la plus grande et la plus importante institution de notre région (...)