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l’Humanité
Climat : malgré la « haute ambition » affichée par Emmanuel Macron, le sommet SOS Océan s’achève en « naufrage »
#oceans #airesmarinesprotegees #pecheindustrielle
Article mis en ligne le 5 avril 2025
dernière modification le 2 avril 2025

L’événement international se tenait les 30 et 31 mars à Paris. Des scientifiques et des représentants de la société civile y ont lancé un manifeste pour souligner l’urgence à agir, en amont de la conférence des Nations unies sur les océans.

Une bouteille à la mer qui n’a pas fini de dériver. Le sommet international SOS Océan des 30 et 31 mars, au musée de la Marine de Paris, devait être l’occasion pour la France d’annoncer sa position en amont de la troisième conférence des Nations unies sur les océans (Unoc), qui se tiendra en juin à Nice.

Cette opportunité cruciale, comme pays hôte, pour raccrocher d’autres États derrière la « haute ambition » affichée par Emmanuel Macron est un rendez-vous manqué. Qu’importe : il restera une belle photo devant la tour Eiffel illuminée aux couleurs de l’océan. Et la déception de ceux qui attendaient des engagements forts. (...)

Le constat de l’urgence était partagé par les personnalités et scientifiques présents – bien plus nombreux que les chefs d’État. « C’est de la folie, ce que nous faisons », a martelé Al Gore, ancien vice-président des États-Unis, au sujet des impacts humains sur le climat et les océans. Comme beaucoup, Antonio Costa, le président du Conseil européen, a appelé à un « changement de cap ».

Il a également indiqué la présentation, le mois prochain, du « pacte européen pour les océans, qui prévoit une approche intégrée en matière de gouvernance, de protection et de durabilité économique des océans ». Nerf de la bataille navale, « l’économie bleue » était aussi au programme – et les partenaires de l’Unoc, à l’instar d’Axa ou la fondation Bloomberg Philanthropies, coorganisatrice du sommet, bien visibles.

À l’occasion de ce sommet, des scientifiques et des représentants de la société civile ont lancé un manifeste, « SOS pour les océans », en forme d’appel aux décideurs (...)

Parmi les huit objectifs listés par Emmanuel Macron dans son discours de clôture, très attendu, l’entrée en vigueur de l’accord sur la gouvernance de la haute mer, l’arrêt de la surpêche mondiale et la défense de la science. Las, si le président a conclu en clamant : « Vous lancez de Paris ce SOS pour l’océan et donc nous n’avons pas d’autre choix que d’être à la hauteur », le manifeste, lui, est bien parti pour rester lettre morte.

« C’est un naufrage », dénonce Swann Bommier, responsable du plaidoyer au sein de l’association Bloom : le président prévoit de « renfor (cer) le niveau de protection dans certaines de nos aires marines protégées déjà existantes », maintenant ainsi l’approche française « au cas par cas » dénoncée par l’ONG. (...)

L’annonce du président de « la création de nouvelles aires marines protégées » n’a pas davantage convaincu (...)

Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, devait se rendre, les 31 mars et 1er avril, dans le Morbihan pour un déplacement « consacré à la pêche et la mer ». Nul doute que les pêcheurs industriels apprécieront les bonnes nouvelles.