
Le principal syndicat de la mine de cuivre d’Escondida au Chili a mis fin vendredi 17 août à une grève débutée trois jours plus tôt, après que la direction a rehaussé une importante prime accordée aux salariés. Un dénouement qui mesure le pouvoir de négociation des mineurs au Chili, dans un secteur crucial pour l’économie nationale.
Après trois jours de lutte, toutes les parties ont finalement trouvé un accord. L’entreprise australienne BHP, qui possède et exploite la mine de cuivre d’Escondia au Chili, a consenti vendredi à la hausse d’une prime pour ses salariés. Environ 35 000 dollars de prime par personne, c’est ce qu’ont obtenu les près de 2 400 travailleurs de la mine du désert d’Atacama dans le nord du pays.
À quelques centaines d’euros près, c’est quasiment autant que ce qu’ils demandaient. Les mineurs voulaient toucher l’équivalent de 1% des dividendes que se versent les investisseurs de la mine. Après trois jours de grève, les mineurs ont donc réussi à faire plier le géant minier BHP. Le syndicat ultramajoritaire à l’origine du mouvement assure que des avancées ont aussi été obtenues en matière de retraite complémentaire et de couverture santé.
Une mine incontournable pour l’économie chilienne
Le gouvernement chilien avait exprimé mercredi son espoir que la grève ne se prolonge pas dans le temps, compte tenu de l’impact qu’elle risquait d’avoir sur l’économie nationale. Le secteur du cuivre étant extrêmement important. (...)
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– (Reporterre)
(...) Grève de 44 jours en 2017
En 2017, une grève de 44 jours – la plus longue de l’histoire minière du Chili – avait déjà chahuté l’immense mine. Avec 740 millions de dollars de pertes, elle avait provoqué la contraction de 1,3 % du PIB du pays d’Amérique du Sud. Aujourd’hui, le syndicat assure disposer de « fonds logistique plusieurs fois supérieur à celui de la grève de 2017 ». De quoi couvrir les besoins des ouvriers et de leurs familles « pendant une période très longue ».
Au cours de l’année 2023, la mine d’Escondida a produit plus d’un million de tonnes de cuivre. En d’autres termes, 5,4 % de la production mondiale et 21 % de celle du Chili. Le mouvement de grève intervient lui à l’heure où grimpent les prix du métal rougeâtre. Avec le lithium, cet excellent conducteur est devenu essentiel à la fabrication des batteries des voitures électriques, aujourd’hui en plein essor. (...)