Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Charte journalisme migrations
Charte de Marseille sur l’information et les migrations + Italie : la Charte de Rome + Suisse : le Comptoir des medias
#journalisme #migrations #Frannce #Italie #Suisse
Article mis en ligne le 5 mai 2025

La Charte pour une couverture médiatique des migrations, dans le respect de la déontologie journalistique » dite “Charte de Marseille” a été présentée lors des Assises du Journalisme & Citoyenneté à Marseille, le 29 avril 2025.

Cette charte déontologique veut guider les journalistes vers une couverture précise, complète et respectueuse des questions migratoires. Elle établit onze principes fondamentaux incluant le respect de la dignité, la lutte contre les stéréotypes, la responsabilité professionnelle, l’équilibre entre factuel et humain, la formation continue, la communication élargie et l’évaluation régulière des pratiques. Son objectif est de promouvoir un journalisme responsable qui contextualise les migrations et donne la parole aux personnes concernées.

Charte de Marseille sur l’information et les migrations

Préambule

Cette charte, élaborée par des professionnels de l’information et des universitaires spécialistes des migrations, est un outil destiné aux journalistes et aux professionnels des médias.

Tout en réaffirmant la liberté éditoriale dont dispose chaque rédaction, cette charte souhaite répondre aux défis journalistiques liés aux migrations, un enjeu politique et social majeur du monde contemporain.

Elle vise à soutenir les journalistes et les professionnels des médias dans leur souhait de proposer une couverture de qualité, précise, complète et éthique des questions migratoires, en intégrant notamment les recommandations issues de textes déontologiques de référence.

Comme le rappelle la Charte mondiale d’éthique de la Fédération Internationale des Journalistes dans son article 9 : « Le/la journaliste veillera à ce que la diffusion d’une information ou d’une opinion ne contribue pas à nourrir la haine ou les préjugés et fera son possible pour éviter de faciliter la propagation de discriminations fondées sur l’origine géographique, raciale, sociale ou ethnique, le genre, les mœurs sexuelles, la langue, le handicap, la religion et les opinions politiques ».

Cette charte s’adresse aux journalistes professionnels et aux professionnels de l’information qui s’engagent à :

1) Prendre conscience que le sujet des migrations doit être traité de manière transversale. Les causes des mobilitiés humaines sont complexes et multifactorielles. Les angles de traitement doivent être exigeants et refléter ces différents prismes.

2) Rectifier les informations fausses ou erronées sur le sujet des migrations. Tout journaliste digne de ce nom dispose d’un droit de suite, qui est aussi un devoir, sur les informations qu’il diffuse et fait en sorte de rectifier rapidement toute information diffusée qui se révèlerait inexacte. Le travail de fact-checking est recommandé pour les déclarations publiées ou prononcées par des personnalités publiques au sujet des migrations.

3) Exposer les mécanismes de la désinformation et des stéréotypes sur les migrations en fournissant des informations vérifiées, sourcées, et contextualisées. Un journaliste doit respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.

4) Veiller à ne stigmatiser aucune population
Les journalistes doivent garantir que toute couverture médiatique respecte la dignité des personnes migrantes et s’interroger sur leurs propres perceptions et biais. La Charte de Marseille recommande aux journalistes de ne mentionner l’origine, la religion ou l’ethnie que s’ils estiment que cela est pertinent pour l’information du public.

5) Ne pas invisibiliser les personnes migrantes. Une couverture journalistique équilibrée des migrations doit prendre soin de s’informer auprès de l’ensemble des parties prenantes, en particulier les premiers concernés.

6) Être vigilant sur les termes employés
Migrant, immigré, réfugié, étranger ou demandeur d’asile n’ont pas la même signification. Les journalistes veilleront à employer les mots les plus appropriés, en se référant aux définitions juridiques et scientifiques ainsi qu’aux catégories administratives en vigueur pour éviter amalgames et approximations.

7) Appliquer les règles élémentaires du droit à l’image
Les journalistes prendront les précautions qui s’imposent en s’assurant du consentement explicite et éclairé des personnes migrantes lorsqu’elles seront filmées, enregistrées ou prises en photos.

8) Veiller à utiliser des images d’illustration qui reflètent la diversité des migrations
Les journalistes veilleront à rester exigeants quant à la pertinence des photos ou images d’illustration. Celles-ci doivent refléter le sujet traité de la manière la plus fidèle et la plus actuelle possible. Cela vaut aussi pour l’utilisation de banques d’images, d’archives ou d’intelligences artificielles génératives.

9) Mettre en avant les faits, les replacer dans leur contexte
Les journalistes respecteront la rigueur scientifique des chiffres et des données statistiques. Ils veilleront à les mettre en perspective, afin d’éviter le « traitement au cas par cas » et d’informer au mieux sur les causes et les effets politiques, économiques et climatiques des migrations.

10) Se former et former ses pairs
Les journalistes doivent avoir accès à des formations initiales et continues sur la couverture des migrations tant sur les évolutions législatives que sur les droits humains ou les travaux scientifiques les plus récents. Ces formations devraient favoriser les partages
transfrontaliers (conférences académiques, séminaires rencontres professionnelles ou reportages collaboratifs avec des rédactions étrangères).

11) Mesurer l’impact et perfectionner les méthodes
Les journalistes et leurs rédactions sont invités à réaliser des audits internes réguliers pour évaluer et améliorer les pratiques journalistiques en vigueur à l’aide d’outils comme des glossaires et des partages d’expérience.

(...)

Lire aussi :

 (Wikipedia/traduction DeepL.com/Translator)
Charte de Rome

La Charte de Rome est le nom sous lequel est connu le "Protocole déontologique concernant les demandeurs d’asile, les réfugiés, les victimes de la traite et les migrants" des journalistes italiens.

Historique du document

Le document a été rédigé conjointement par la FNSI (le syndicat des journalistes) et le Conseil national de l’Ordre des journalistes entre avril et juin 2008 et fait partie des outils de travail des journalistes italiens. La Charte se fonde sur le critère énoncé à l’article 2 de la loi portant création de l’Ordre (loi n° 69 du 3 février 1963) : le respect de la vérité substantielle des faits observés. L’Ordine dei Giornalisti et la FNSI, ainsi que vingt organisations de la société civile, ont créé l’"Associazione Carta di Roma" afin de promouvoir et de faire connaître le protocole.

Depuis le 3 février 2016, le glossaire de la Charte fait partie intégrante du "Testo Unico dei Dveri del giornalista". La Charte de Rome n’existe plus en tant que document autonome : ses principes ont été intégrés dans le Texte consolidé[1].

L’"Association de la Charte de Rome" reçoit le soutien de l’Open Society de George Soros[2].

L’objectif de la charte est de fournir des lignes directrices pour le traitement des informations concernant les demandeurs d’asile, les réfugiés, les victimes de la traite et les migrants sur le territoire de la République italienne.

La charte énonce les principes suivants

  • Adopter toujours des termes juridiquement appropriés afin de donner au lecteur et à l’utilisateur le maximum d’adhérence à la réalité des faits, en évitant l’utilisation de termes impropres ;
  • Éviter de diffuser des informations inexactes, sommaires ou déformées sur les demandeurs d’asile, les réfugiés, les victimes de la traite et les migrants. Le Conseil National de l’Ordre des Journalistes et la FNSI attirent l’attention de tous les collègues, et de la rédaction en particulier, sur les dommages qui peuvent être causés par des comportements superficiels et incorrects, qui peuvent provoquer des alarmes injustifiées, également par le biais d’associations inappropriées de nouvelles, aux personnes qui font l’objet de nouvelles et de services ; et par conséquent à la crédibilité de toute la catégorie de journalistes ;
  • Protéger les demandeurs d’asile, les réfugiés, les victimes de la traite et les migrants qui choisissent de parler aux journalistes en prenant des précautions en matière d’identité et d’image qui ne permettent pas d’identifier la personne, afin d’éviter de les exposer à des représailles contre eux et leur famille, que ce soit de la part des autorités de leur pays d’origine, d’entités non étatiques ou d’organisations criminelles. En outre, il convient de garder à l’esprit que les personnes issues de milieux socioculturels différents, où le rôle des médias est limité et circonscrit, peuvent ne pas être familiarisées avec la dynamique des médias et donc ne pas être en mesure d’évaluer toutes les conséquences de l’exposition aux médias ;
  • Interagir, dans la mesure du possible, avec des experts et des organisations spécialisés dans le sujet, afin de fournir au public des informations dans un contexte clair et complet, qui examine également les causes des phénomènes.
    (...)

 (asile .ch)
Le Comptoir des médias

Créé en 2013, le Comptoir des médias est un projet d’action et de sensibilisation aux questions d’asile et de migration destiné aux médias romands. Nous favorisons un traitement diversifié et objectif des informations liées à l’asile dans les médias afin de réduire les préjugés à l’encontre de la population migrante.

Nous luttons à notre échelle contre la fausse information sur les migrations en effectuant une veille médiatique, en proposant des formations aux rédactions et journalistes, en publiant des décryptages thématiques et en informant les journalistes via de la documentation sur l’éthique des médias. Vous avez lu un article avec des informations erronées ou déformées ? Vous ne savez pas comment réagir ? Nous avons façonné un outil pour vous guider. Vous êtes journalistes et à la recherche de personnes à interviewer ? Ecrivez-nous, nous mettons à votre disposition une liste de personnes prêtes à vous répondre.

Le rôle des journalistes dans la transmission de l’information est crucial dans l’accès à une information dénuée de préjugés et diversifiée. Depuis plusieurs années, des regroupements de journalistes, des associations, des instituts de recherche se mobilisent pour fournir des éléments de réflexions pour allier « éthique » et « migration » dans le traitement médiatique. Le Comptoir des médias recense ces publications pour comprendre comment agir et rédiger avec conviction et responsabilité et contribuer ainsi à favoriser la cohésion sociale à travers une information basée sur des faits.

Dans un contexte aussi polarisé, le rôle des médias et des journalistes est extrêmement complexe et sensible. Au risque de se voir indexés, ils doivent pratiquer un journalisme responsable qui a pour ambition de comprendre, faire comprendre, de lutter contre les préjugés, les manipulations et les stigmatisations, et stimuler un dialogue apaisé entre tous les acteurs (politiques, Société civile, forces de sécurité, citoyens). Fondation hirondelle, site internet, onglet « migrations » (...)