Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24/AFP
Burkina Faso : trois responsables européens d’une ONG, dont deux Français, arrêtés pour espionnage
#BurkinaFaso #ONG #repression
Article mis en ligne le 8 octobre 2025

La junte au pouvoir au Burkina Faso a annoncé mardi l’arrestation de trois responsables européens, dont deux Français, de l’ONG Inso, qui fournit notamment des analyses sécuritaires pour d’autres associations humanitaires.

Trois responsables européens de l’ONG Inso, dont deux Français, ont été arrêtés au Burkina Faso, a annoncé mardi 7 octobre la junte au pouvoir dans ce pays qui assume mener une politique souverainiste et anti-impérialiste.

Au total, huit membres d’Inso ont été arrêtés : le directeur pays, un Français, son adjointe franco-sénégalaise, le directeur général adjoint tchèque de l’organisation basée à La Haye (Pays-Bas) ainsi qu’un ressortissant malien et quatre Burkinabè.

Le directeur pays avait été arrêté fin juillet au moment où l’ONG avait été suspendue trois mois par les autorités pour "collecte de données à caractère sensible sans autorisation préalable".
"Informations sécuritaires sensibles"

L’ONG fournit notamment des analyses sécuritaires pour d’autres associations humanitaires.

Le Burkina Faso est dirigé depuis près de trois ans par une junte autoritaire qui a tourné le dos à l’Occident – et à la France en particulier.

Mais selon le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana, "Inso est une ONG étrangère, dirigée par des étrangers, qui collectait et fournissait des informations sécuritaires sensibles pouvant être préjudiciables à la sécurité nationale et aux intérêts du Burkina Faso, à des puissances étrangères".

Mahamadou Sana a précisé mardi que, malgré la suspension de ses activités décrétée le 31 juillet, certains responsables "ont continué à mener clandestinement ou de façon détournée des activités telles que des collectes d’informations et des réunions en présentiel ou en ligne". (...)

La junte du capitaine Ibrahim Traoré, arrivée au pouvoir il y a trois ans, fait face aux violences terroristes qui frappent de larges pans de son territoire. Elle a rompu avec plusieurs puissances occidentales, la France en tête, régulièrement accusée de vouloir déstabiliser le pays, ce que Paris nie. (...)

En 2023, la junte a exigé le départ des soldats engagés dans la lutte antijihadiste et a expulsé des diplomates français l’an dernier.

Quatre fonctionnaires français accusés d’espionnage avaient aussi été détenus pendant un an à Ouagadougou, avant d’être libérés en décembre dernier avec l’aide d’une médiation marocaine. (...)

Entre juin et juillet, la junte a par ailleurs révoqué en l’espace d’un mois l’autorisation d’exercer de 21 ONG et suspendu dix autres associations pour une durée de trois mois.

Répression des voix critiques (...)

Entre juin et juillet, la junte a par ailleurs révoqué en l’espace d’un mois l’autorisation d’exercer de 21 ONG et suspendu dix autres associations pour une durée de trois mois.
Répression des voix critiques (...)

Ces derniers mois, le régime a libéré une dizaine de personnes enlevées ou arrêtées puis mobilisées, notamment deux figures de la société civile lundi soir.

Fin 2024, le Niger, pays voisin du Burkina Faso également dirigé par une junte militaire hostile à la France, avait aussi révoqué l’autorisation d’exercer d’Inso sur son territoire.

Avec le Mali, où des militaires sont aussi au pouvoir, ces trois pays sahéliens sont confrontés depuis des années à des violences jihadistes qu’ils peinent à enrayer. Ils se sont rapprochés pour former une confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES). (...)