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Bombardement du patrimoine à Gaza : Tsahal « détruit notre présent, mais également notre passé »
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza
Article mis en ligne le 17 février 2024
dernière modification le 15 février 2024

Depuis le début des frappes israéliennes, le patrimoine historique de Gaza, vieux de plusieurs siècles, subit des destructions irrémédiables. Une disparition des monuments et un effacement méthodique de la culture palestinienne qui va de pair avec l’entreprise génocidaire israélienne.

Depuis le 7 octobre, il y a un peu plus de quatre mois, la guerre génocidaire menée par l’État israélien détruit tout sur son passage. Les bombes et les raids lancés par l’armée coloniale ont mis fin à la vie de plus de 28.000 personnes, dont 5.000 enfants, et l’a rendue impossible pour les survivants, en détruisant 70% des habitations du territoire gazaoui, un chiffre qui monte a 85% pour la seule partie Nord de l’enclave. Ainsi, les bombardements massifs de Tsahal ont soufflé une immense partie des infrastructures essentielles du territoire, a commencer par les hôpitaux et les écoles, tout en détruisant les réseaux d’eau et d’électricité.

Cette entreprise mortifère, qui a tué par milliers et qui continue de semer la mort, ne s’attaque pas uniquement aux habitants de l’enclave. Elle efface aussi, jour après jour, l’histoire, la culture, les vestiges de tout un peuple. Pour Mohammed Abulehia, fondateur du Musée d’al-Qarara à Khan Younès, « C’est comme s’ils lançaient ces attaques avec l’intention de détruire non seulement notre présent et notre avenir, mais également notre passé. » (...)

Le bombardement d’un « musée à ciel ouvert »

Des destructions qui alarment l’UNESCO. (...) réduite à devoir surveiller « à distance l’impact du conflit sur le patrimoine culturel dans la bande de Gaza et dans la région, en s’appuyant sur les données satellitaires et les informations transmises par l’UNITAR/UNOSAT ».

Une surveillance par satellite, mais également l’inscription de certains sites sur la liste internationale des biens culturels sous protection renforcée, à l’image du monastère Saint Hilarion, le 14 décembre dernier, ne freinent en rien la destruction quotidienne du patrimoine culturel et historique de la bande de Gaza par Israël. (...)

C’est une guerre israélienne contre les Palestiniens dans tous les domaines. Pour prouver qu’il n’y a pas de peuple palestinien et qu’il n’y a même pas de patrimoine palestinien. », avait alors réagi Anwar Abu Eisheh, ministre de la culture de l’Autorité palestinienne entre 2013 et 2014. (...)

Ainsi, la grande mosquée Al-Omari, la plus ancienne de Gaza a été rasée par les bombardements, tout comme sa bibliothèque qui comptait de nombreux ouvrages précieux. (...)

Les infrastructures culturelles étrangères ne sont pas en reste. La France, qui soutient inconditionnellement son allié israélien, lui fournissant armes et bombes depuis le début du conflit, tout en réprimant toute dénonciation du génocide en cours, a elle-même fait les frais de cette politique d’anéantissement. L’Institut français de Gaza, construit sur un terrain offert au Président Chirac par Yasser Arafat, a été directement visé par les bombardements de Tsahal. Une attaque qui avait valu à Tel-Aviv des demandes d’explication de la part de Paris, sans toutefois que l’exécutif français ne remette en cause sa complicité dans le massacre du peuple palestinien.

Effacer tout un peuple de l’histoire (...)

Cette politique de destruction systématique du peuple palestinien et de son patrimoine, est consciemment menée et exécutée par l’État Israélien. (...)

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, de l’effacement de tout un peuple de l’Histoire. Une entreprise génocidaire à l’œuvre depuis 1948, comme l’a documenté l’historien israélien Ilan Pappé. (...)

« Israël anéantit l’identité de Gaza, que son objectif soit d’écraser le Hamas ou non. Le patrimoine, c’est plus que de la culture. Ce sont des pratiques sociales, économiques… Tout cela est en train d’être perdu », déplore Shireen Allan, présidente d’Icomos Palestine. (...)