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Au Liban, environ un million de personnes déjà déplacées par les bombardements israéliens
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #hezbollah #Liban #Yemen #Syrie #USA
Article mis en ligne le 2 octobre 2024

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a indiqué mardi qu’environ un million de personnes avaient déjà été déplacées au Liban par les bombardements israéliens sur le sud du pays. Parmi ces personnes, de nombreux réfugiés syriens qui avaient fui la guerre civile dans leur pays. Près de 100 000 personnes ont déjà traversé la frontière pour retourner en Syrie voisine.

Les nombres sont vertigineux et dépassent déjà les déplacements provoqués par la guerre entre Israël et le Liban en 2006. Environ un million de personnes ont déjà été forcées de quitter leur logement dans le sud du Liban et la plaine de la Bekaa par les bombardements israéliens, ont indiqué le Premier ministre libanais Najib Mikati et les Nations unies.

Ces frappes ont également fait au moins 95 morts et 172 blessés lundi 30 septembre, selon le ministère de la santé libanais. La semaine dernière, les bombardements israéliens avaient déjà fait plus de 700 morts au Liban, en majorité des civils selon la même source.

À la suite de l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, le Hezbollah avait lancé des missiles depuis le Liban sur Israël en soutien au Hamas. Depuis, en réponse à ces tirs, le sud du Liban subit des frappes israéliennes depuis des mois. Le conflit entre le Hezbollah libanais et Israël s’est intensifié il y a deux semaines avec les explosions de bipeurs de responsables du mouvement chiite imputées à l’État hébreu.
Frappes sur Beyrouth et raids terrestres

L’armée israélienne a également intensifié à partir du 23 septembre ses bombardements au Liban pour permettre, selon elle, le retour dans le nord d’Israël de ses habitants déplacés par les échanges de tirs avec le Hezbollah. Ces frappes ont entraîné d’importants mouvements de population, tant à l’intérieur du Liban que vers la Syrie. (...)

Par ailleurs, Israël a confirmé, dans la nuit du lundi 30 septembre au mardi 1er octobre, mener "des raids terrestres limités, localisés et ciblés" dans le sud du Liban. L’armée israélienne a annoncé dans un communiqué viser "des cibles et des infrastructures terroristes du Hezbollah". (...)

Par ailleurs, Israël a confirmé, dans la nuit du lundi 30 septembre au mardi 1er octobre, mener "des raids terrestres limités, localisés et ciblés" dans le sud du Liban. L’armée israélienne a annoncé dans un communiqué viser "des cibles et des infrastructures terroristes du Hezbollah". (...)

"On a tellement peur"

Conséquence de ces frappes : depuis une semaine les déplacés affluent du sud et de la plaine de Bekaa dans des localités supposées être encore épargnées par les bombardements. C’est le cas notamment dans la ville de Saïda, à une quarantaine de kilomètres au sud de Beyrouth.

"Les Israéliens ont commencé à bombarder notre village à l’aube. Il y avait encore des corps sous les décombres quand on est partis, même des corps d’enfants. On a eu tellement peur", a raconté au Monde Jawad, un Libanais de 43 ans qui a fui avec sa famille pour se réfugier à Saïda.

La plaine de la Bekaa, à l’est du Liban a également subi des frappes. L’armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé des dizaines de cibles du Hezbollah dans cette région.
Des réfugiés syriens de retour en Syrie

À Beyrouth et Saïda, quelques infrastructures comme des écoles accueillent les déplacés mais les moyens manquent cruellement. De nombreuses familles se sont simplement installées sur la place des Martyrs et sur la corniche de Beyrouth.

Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a demandé à l’ONU d’établir un corridor aérien pour acheminer l’aide humanitaire à près d’un million de personnes déplacées par la campagne de frappes israéliennes dans plusieurs régions du pays, selon un communiqué de son bureau de presse. Il a appelé en même temps le Comité international de la Croix-Rouge et la Croix rouge libanaise à "remplir leur devoir" en livrant nourriture et fournitures médicales aux Libanais du sud. (...)

"Le HCR, en collaboration avec le Croissant-Rouge et le ministère de la Santé, est présent aux quatre principaux points de passage à la frontière syrienne. Parmi les personnes arrivées, environ 80 pour cent sont des Syriens et 20 pour cent des Libanais", précise le HCR dans un point presse.
Besoin d’aide humanitaire

Sur place, l’aide humanitaire est fournie par le HCR et d’autres agences des Nations Unies, dont l’UNRWA, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, qui a ouvert neuf abris pouvant accueillir 3 350 personnes.

"L’UNRWA fournit dans ces abris une aide fondée sur l’impartialité et la non-discrimination, en accueillant des réfugiés palestiniens, libanais et syriens, et en soutenant tous ceux qui en ont besoin", a déclaré le porte-parole de l’UNRWA au Liban, Fadi El Tayyar.

Pour faire face à ces centaines de milliers de déplacés, les agences de l’ONU ont lancé mardi un appel de plus de 400 millions de dollars pour financer des envois d’aide humanitaires, selon un communiqué.