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article Le capitalisme vert, nouveau stade du capitalisme ?
Par Maxime Combes À propos de l’ouvrage de Dominique Nora, "Les pionniers de l’or vert", Grasset, 2009.
Article mis en ligne le 19 février 2010
dernière modification le 18 février 2010

Capitalisme vert ? Emplois verts ? Technologies vertes ou propres ? Vit-on une transformation profonde de notre modèle économique ? L’hypothèse est captivante : la raréfaction des énergies fossiles – plus largement celle des ressources naturelles – et/ou bien la lutte contre le réchauffement climatique, vont renchérir le prix relatif de la production « classique » et rendre rentables de nouvelles technologies ou processus industriels supposées être « verts ». C’est l’hypothèse de base des hérauts d’un « capitalisme vert ». Pourtant, à ce jour, impossible de différencier ce qui est vert de ce qui ne l’est pas par un seuil chiffré, mesurable et accepté. Comment différencie-t-on un emploi vert d’un emploi non vert ? La ou les normes ne sont pas fixées et la bataille est engagée pour savoir quelle grandeur utiliser. Les enjeux sont décisifs...

...Se positionnant sur les nouveaux marchés de ce qu’ils pensent être une nouvelle révolution technologique, ces hommes d’affaire investissent des centaines de millions de dollars dans le solaire, l’éolien, le carburant à base d’algues, la voiture électrique, etc…persuadés de tenir là les technologies qui vont nous faire entrer dans une économie décarbonnée. Certains y rajoutent quelques considérations géopolitiques visant à sortir les Etats-Unis, voire Israël, de leurs dépendances énergétiques au Moyen-Orient...

...Confrontées à la raréfaction des ressources énergétiques fossiles et au défi du changement climatique, nos sociétés s’engagent dans une nouvelle transition énergétique dont il n’est pas évident de prédire les effets. Sans même verser dans un déterminisme technologique naïf et simpliste, ceux-ci pourraient être très significatifs en fonction des choix à venir de nos sociétés. Le développement des énergies renouvelables va-t-il faciliter la décentralisation de la production énergétique et l’autonomie des communautés ? Les procédés très capitalistiques que sont les fermes solaires ou les champs d’éoliennes accroîtront-ils la prédominance du capital sur le travail ? Quels effets sur les mobilités, l’urbanisation et l’organisation du travail ? ...

...Le « capitalisme vert » pourrait donc rester une chimère impossible. Dès lors, si le capitalisme n’est pas en mesure de faire face de manière rationnelle aux défis environnementaux et de prendre en compte des exigences de long terme, il serait peut-être utile de se demander si « pour sauver la planète, il ne faut pas sortir du capitalisme » comme le propose Hervé Kempf