
Pollutions illégales, pillage de l’eau potable, déforestation… En France et à l’étranger, la méthode du géant de l’acier ArcelorMittal, partenaire des Jeux olympiques de Paris, s’apparente à celle d’un délinquant environnemental multirécidiviste, révèlent des documents obtenus par Disclose et un récent rapport d’une coalition d’ONG.
Tout un symbole. Il y a un an, ArcelorMittal a été désigné comme partenaire officiel des Jeux olympiques de Paris. Le leader mondial de l’acier s’est vu octroyer le privilège de construire la torche de la flamme olympique, qui doit arriver à Marseille ce 8 mai, avant de traverser le pays pour finir sa course à Paris le 26 juillet, date de la cérémonie d’ouverture.
Une opération de communication inespérée pour l’industriel le plus polluant de France, et pour son directeur général, Aditya Mittal, qui s’était aussitôt vanté de cette nomination, marquant, selon lui, une nouvelle étape vers « des aciers meilleurs pour la planète et ses habitants ». Quelques jours plus tôt, Disclose et Marsactu révélaient pourtant que l’industriel s’est rendu coupable en 2022 d’importantes pollutions illégales dans ses usines de Dunkerque et de Fos-sur-Mer. Notre enquête démontrait également qu’ArcelorMittal faisait partie des principaux champions des émissions de CO2 en Europe.
Depuis, la situation ne semble pas s’être arrangée. (...)
ArcelorMittal a rejeté 17,4 tonnes de particules fines en trop pendant au moins quatre mois, entre décembre 2022 et avril 2023.
Pillage d’eau potable à Dunkerque (...)
11 millions d’euros d’amende à travers le monde
Du nord au sud du globe, la multinationale de l’acier accumule les atteintes à l’environnement et à la santé des populations. Depuis l’année 2020, ArcelorMittal a écopé de plus de 11 millions d’euros d’amendes pour des atteintes à l’environnement, d’après les calculs de Disclose. (...)
En attendant que le partenaire de Paris 2024 montre un véritable « respect des autres et de l’environnement », comme le promeut le mouvement olympique, une dizaine de défenseurs de l’environnement, originaires du Liberia, du Mexique et de l’Afrique du Sud, seront à Marseille pour accueillir la flamme olympique. Représentants de communautés asphyxiées par les pollutions d’ArcelorMittal, ils espèrent enrayer une opération de communication qu’ils jugent dangereusement malhonnête.