
Le Sénat s’est prononcé contre le CETA, accord de libéralisation du commerce entre l’Europe et le Canada. Alors qu’Emmanuel Macron rechigne à inscrire ce projet de loi de ratification à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, 40 organisations l’interpellent ici.
Le 21 mars dernier, une très large majorité s’est dégagée au Sénat contre le projet de loi de ratification du Ceta cet accord de libéralisation du commerce et de l’investissement entre l’Union européenne et le Canada. Nous nous félicitons tant du résultat que du fait qu’un débat et un vote aient pu enfin avoir lieu au Sénat : alors que votre gouvernement avait présenté ce projet de loi en « procédure accélérée » à l’Assemblée nationale au cœur de l’été 2019, il avait depuis refusé, sans justification valable, de l’inscrire à l’ordre du jour du Sénat.
Nous attendons donc de votre gouvernement que ce projet de loi de ratification soit dans les plus brefs délais transmis à l’Assemblée nationale et inscrit à l’ordre du jour de celle-ci. De nouvelles manœuvres dilatoires priveraient tant la représentation nationale que le pays entier d’un débat nécessaire sur le Ceta Toutes les études d’opinion le montrent : il n’y a plus de majorité dans la population de ce pays pour étendre cette mondialisation déloyale et ratifier de nouveaux accords de libre-échange nocifs pour la planète et les populations.
Raison pour laquelle nous vous demandons de :
- prendre acte de cette nouvelle situation
- faire inscrire le projet de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale dans les plus brefs délais
- suspendre l’application provisoire du CETA, qui n’a manifestement ni le soutien politique ni le soutien populaire nécessaire.
Besoin d’un débat nourri (...)
La France fait partie des dix États-membres de l’UE qui n’ont toujours pas pleinement ratifié le Ceta. Le contexte actuel de crise agricole devrait nous permettre de compter sur vous. (...)
Malheureusement, les propos du Premier ministre Gabriel Attal se satisfaisant de la poursuite de l’application provisoire, de la tête de liste de la majorité présidentielle Valérie Hayer affirmant que le Ceta continuerait à s’appliquer quoi qu’il en coûte, et de ceux du ministre Franck Riester refusant d’inscrire le Ceta à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale contribuent à rabaisser la représentation nationale et donnent à voir le très faible niveau démocratique de la vie politique française. De tels propos et pratiques ne peuvent qu’éloigner les électrices et électeurs des urnes et favoriser la montée des partis d’extrême droite ennemis de la République et de la démocratie.France : le Conseil constitutionnel confirme l’accès à l’aide juridictionnelle aux sans-papiers (...)
Malheureusement, les propos du Premier ministre Gabriel Attal se satisfaisant de la poursuite de l’application provisoire, de la tête de liste de la majorité présidentielle Valérie Hayer affirmant que le Ceta continuerait à s’appliquer quoi qu’il en coûte, et de ceux du ministre Franck Riester refusant d’inscrire le Ceta à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale contribuent à rabaisser la représentation nationale et donnent à voir le très faible niveau démocratique de la vie politique française. De tels propos et pratiques ne peuvent qu’éloigner les électrices et électeurs des urnes et favoriser la montée des partis d’extrême droite ennemis de la République et de la démocratie. (...)
Nous avons au contraire besoin d’un débat nourri et de qualité sur l’avenir de la mondialisation et surtout sur la façon de faire évoluer la politique commerciale de l’Union européenne, et donc de la France, afin qu’elle ne soit plus au détriment des droits des populations et de la planète. Le plus tôt sera le mieux, y compris pour alimenter les échéances électorales européennes d’un débat parfaitement légitime, justifié et approprié.
Réalité des effets et des risques
Agiter quelques chiffres bien choisis pour illustrer des opportunités commerciales largement surévaluées ne rend pas compte de la réalité des effets et des risques d’un tel accord de libéralisation du commerce et de l’investissement sur le long terme. (...)
Normes agricoles moins restrictives au Canada : les normes négociées entre l’UE et le Canada sont moins restrictives que celles imposées aux agriculteur·rices français·es, créant un déséquilibre inacceptable. (...)
Déstabilisation des filières locales : la mise en concurrence de systèmes productifs nationaux exerce nécessairement une pression à la baisse sur les prix agricoles et les normes des deux côtés de l’Atlantique.
Justice d’exception pour les multinationales : le mécanisme de règlement des différends investisseur-État, bien que modifié, reste une menace pour la capacité et la liberté démocratique des États et de l’UE à réguler dans l’intérêt public.
Menace pour la démocratie : les mécanismes de coopération règlementaire, assortis de la dizaine de comités thématiques, et de règlement des différends investisseur-État donnent aux entreprises un pouvoir disproportionné sur les politiques publiques, au détriment du pouvoir des parlementaires.
Impacts sur le climat (...)