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A69 : la justice autorise la reprise du chantier
#A69 #Atosca #chantier #droit
Article mis en ligne le 28 mai 2025

La justice a autorisé le 28 mai la reprise du chantier de l’A69, qui doit relier Toulouse à Castres. La cour administrative d’appel de Toulouse a accordé le « sursis à exécution » demandé par l’État et le concessionnaire Atosca.

C’est une terrible nouvelle pour le droit de l’environnement. Une semaine après une audience à la cour administrative d’appel de Toulouse, les juges viennent de donner leur feu vert à une reprise du chantier de l’A69, sur les 53 kilomètres de tracé entre Toulouse et Castres. Le « sursis à exécution » demandé par l’État et le concessionnaire Atosca a été accepté par cette juridiction, permettant de poursuivre les travaux en attendant l’appel sur le fond du dossier, prévu au minimum à la fin de l’année.

Un retournement de situation inattendu, alors qu’une autre juridiction administrative avait conclu à l’annulation des autorisations du chantier en février dernier pour défaut de raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM). Les travaux étaient donc à l’arrêt depuis trois mois, et rien ne laissait penser que le jugement du 27 février, largement motivé et documenté, allait être contredit par d’autres juges. Pour justifier sa décision, la cour administrative d’appel remet en doute le défaut de raison impérative d’intérêt public majeur. La juridiction d’appel a approuvé les arguments de l’État et du concessionnaire qui soutiennent qu’une infrastructure autoroutière est « par sa nature et compte tenu des intérêts économiques en jeu » d’intérêt public majeur.

Le 21 mai, lors de l’audience, Maître Rover, avocate des opposants, avait pourtant déclaré à la cour : « Accorder ce sursis à exécution serait un signal très grave, qui compromettrait grandement le droit de l’environnement. » (...)

La crainte d’un chantier précipité

La reprise du chantier ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, le temps pour le concessionnaire de remobiliser près de 1 000 ouvriers et plusieurs centaines de machines. Cette reprise laisse tout de même craindre une précipitation du concessionnaire, qui se dépêcherait d’agir en attendant l’audience en appel, quitte à bafouer certaines règles environnementales.

Le concessionnaire s’est déjà illustré dans ce domaine, puisque 42 rapports de manquement administratif et 15 arrêtés préfectoraux de mise en demeure ont déjà été prononcés en seulement 23 mois de chantier, selon les comptes de France Nature Environnement. (...)

Le président des Amis de la Terre Midi-Pyrénées compte toujours sur la justice, et n’écarte pas l’hypothèse de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’État pour « interroger la solidité de cette décision de justice ».