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À la dernière minute, l’État autorise des tirs pour effrayer les ours
#ours #Pyrenees #OneVoice
Article mis en ligne le 4 août 2024
dernière modification le 3 août 2024

Des tirs d’effarouchement contre des ours bruns ont été autorisés en juillet dans les Pyrénées. Publiés trop tard, les arrêtés n’ont pas pu être contestés. Une association a saisi la justice, dont l’audience est le 2 août.

L’association de défense des animaux One Voice, ébahie, en a donc pris connaissance trop tard. Des premiers tirs non létaux pour les effrayer avaient déjà été autorisés — et certainement effectués — la veille, et allaient recommencer le soir même, sans qu’aucune contestation ne soit possible dans les temps. « Les préfectures publient de plus en plus tard les arrêtés d’autorisation de tirs, et valident des opérations de plus en plus courtes », dénonce Muriel Arnal, présidente de One Voice. Selon elle, cette manœuvre n’avait qu’un but : « Empêcher les associations de protéger et défendre les ours en justice. »

Le préfet de Haute-Garonne a récidivé le 15 juillet, en signant un arrêté d’autorisation de tirs d’effarouchement pour les 16, 17 et 18 juillet, et en publiant l’arrêté le 16 juillet. Soit le jour même du début des opérations. De la même façon, un troisième arrêté a été signé le 30 juillet et publié le jour même, pour autoriser des opérations les 30 et 31 juillet. Indignée par la situation, One Voice a saisi le tribunal administratif de Toulouse en référé liberté, pour faire valoir son « droit à un recours effectif ». (...)

Selon One Voice, ces « manœuvres » de l’État s’expliquent par les précédentes victoires de l’association. En 2022, elle avait fait annuler par la justice neuf arrêtés autorisant des tirs d’effarouchement contre des ours. D’où la supposée volonté des préfectures, selon elle, d’entraver désormais les possibilités de recours des associations. (...)

Les trois arrêtés préfectoraux de juillet ont tous été signés à la demande d’un seul collectif : le groupement pastoral de Crabère. Composé de plusieurs éleveurs, celui-ci fait transhumer, comme chaque été, ses milliers de brebis dans les estives. Or le groupe craint des attaques d’ours. Il affirme en avoir subi 40 cumulées entre 2021 et 2023. Deux autres seraient aussi survenues les 24 juin et 2 juillet, « malgré la présence de 7 patous et des 2 bergers ». D’où les demandes répétées du groupement pastoral de procéder à des tirs d’effarouchement. (...)

L’association de défense des animaux One Voice, ébahie, en a donc pris connaissance trop tard. Des premiers tirs non létaux pour les effrayer avaient déjà été autorisés — et certainement effectués — la veille, et allaient recommencer le soir même, sans qu’aucune contestation ne soit possible dans les temps. « Les préfectures publient de plus en plus tard les arrêtés d’autorisation de tirs, et valident des opérations de plus en plus courtes », dénonce Muriel Arnal, présidente de One Voice. Selon elle, cette manœuvre n’avait qu’un but : « Empêcher les associations de protéger et défendre les ours en justice. »

Le préfet de Haute-Garonne a récidivé le 15 juillet, en signant un arrêté d’autorisation de tirs d’effarouchement pour les 16, 17 et 18 juillet, et en publiant l’arrêté le 16 juillet. Soit le jour même du début des opérations. De la même façon, un troisième arrêté a été signé le 30 juillet et publié le jour même, pour autoriser des opérations les 30 et 31 juillet. Indignée par la situation, One Voice a saisi le tribunal administratif de Toulouse en référé liberté, pour faire valoir son « droit à un recours effectif ». (...)

Lire aussi :

 (France 3)

Ours des Pyrénées : une association de défense des animaux attaque les mesures d’effarouchement devant la justice

(...) Lors de l’audience, Muriel Arnal, présidente de One Voice, dénonce une incohérence : "On ne peut pas encourager la présence des ours tout en les harcelant". L’association remet en question la légalité des arrêtés préfectoraux autorisant ces opérations, souvent publiés tardivement. (...)

Le débat s’inscrit dans un contexte plus large de cohabitation entre l’ours et le pastoralisme. Bien que les attaques de troupeaux aient diminué, avec 349 incidents recensés l’an dernier, les tensions persistent. Les défenseurs des ours pointent du doigt le surpâturage et le manque de protection des troupeaux. Le Tribunal administratif rendra sa décision en début de semaine prochaine.