
Voilà quelque temps qu’une expression circule : « plasticité neuronale ». Vous l’avez certainement déjà entendue, mais peut-être sans réaliser combien elle bouleverse notre vision du monde. Ce que démontrent les « neuroplasticiens », comme les appelle le neurologue américain Norman Doidge, c’est que l’image même que nous nous faisons de notre cerveau change sa structure. Autrement dit, en lisant cet article, vous modifierez vos neurones... Mais la modification sera encore plus importante si vous tombez amoureux !
...Autrement dit, l’engin cosmique que nous portons dans notre boite crânienne est habité de potentialités infiniment plus étonnantes que tout ce qu’on avait pu imaginer de plus fou. Cela ouvre des perspectives faramineuses, pour développer des capacités inconnues, mais aussi pour « réparer » ceux qui souffrent de troubles psychiques et neuronaux, c’est à dire une foule de gens. ..
...si vous le voulez vraiment, vous pourrez garder un esprit élastique jusqu’à votre mort - même si vous dépassez cent ans. Cette élasticité dépendra essentiellement de deux données : votre goût pour le nouveau et votre capacité à l’empathie. Quant à tous ceux qui souffrent d’un handicap neuronal ou psychique, cette nouvelle vision représente pour eux une immense bouffée d’espoir....
Nos cent milliards de neurones et nos dix mille milliards de connexions synaptiques constituent une jungle grouillante, que nous pouvons influencer et « jardiner », jusqu’à en redessiner les structures de fond.
...En suivant des exercices audiovisuels, d’abord très lents, puis de plus en plus rapides, des milliers de personnes vont ainsi mettre leur plasticité neuronale directement au service d’une rééducation et d’une guérison inespérées. En fait, les conseils essentiels de Michael Mezernich sont simples :
• ne jamais cesser d’apprendre, régulièrement, toute sa vie, des choses nouvelles, dans des disciplines nouvelles, de façons nouvelles ;
• se méfier des la pollution chimique... sonore ;
• ne pas se décourager devant la lenteur de la rééducation, qui avance par paliers ;
• comprendre que les médicaments neurochimiques peuvent aider, mais ne remplacent pas l’exercice ;
• éviter la tension, le diabète, le cholestérol ou le tabac, qui sont les ennemis de la plasticité neuronale ;
• aimer les aliments anti-oxydants (fruits, légumes, poissons), l’activité physique, le calme, la gentillesse, le rire et l’empathie, qui favorisent la plasticité.
...Une mutation autocontrôlée de l’être humain est neuronalement possible. Cette mutation doit se dérouler à la fois sur les plans individuel et collectif, car nos cerveaux sont fondamentalement bâtis pour être reliés à d’autres cerveaux. Sans cela, ils ne pourraient même pas s’édifier. C’est là l’objet du second grand article de notre dossier.