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Ligue des Droits de l’Homme
Violences généralisées en Haïti, nos organisations sollicitent qu’un moratoire soit mis en place sur l’organisation des éloignements depuis la France vers ce territoire
Communiqué du Mom, dont la LDH est membre
Article mis en ligne le 28 janvier 2020

Haïti traverse depuis plusieurs mois une crise politique profonde marquée par des soulèvements de sa population, un climat de violence généralisées et la désorganisation de ses forces de l’ordre. Le gouvernement français recommande à ses ressortissants de ne pas se rendre sur place sauf raison impérative.

Afin d’assurer également la protection des ressortissant-e-s haïtien-ne-s présent-e-s sur son territoire et en cohérence avec les recommandations visant ses propres ressortissant-e-s, les 14 organisations du collectif Migrants outre-mer se sont donc adressées le 24 janvier aux ministres de l’Intérieur ainsi que de l’Europe et des affaires étrangères, pour leur demander de suspendre les expulsions organisées depuis la France vers Haïti et assouplir les exigences administratives liées à la preuve de l’état civil des ressortissant-e-s de ce pays. (...)

Dans ce climat de chaos et de désorganisation des forces de l’ordre, la sécurité des personnes n’est plus assurée : la présence de groupes violents et armés qui sévissent dans les rues, la menace d’enlèvements[1] et les attaques envers les institutions (tribunaux, commissariats) sont courantes.

Depuis le début des soulèvements, au moins quarante personnes sont décédées. Parmi elles, plus d’une vingtaine ont été tuées par les forces de l’ordre haïtiennes[2] qui pratiquent un « usage excessif de la force contre les manifestants »[3], violant ainsi les règles du droit international.

Dans ce contexte, deux français, pourtant accompagnés par l’Agence française d’adoption, ont été tués par balle en novembre dernier. Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères recommande depuis plusieurs mois à ses ressortissants de ne pas se rendre en Haïti sauf raisons impératives. Les autorités françaises reconnaissent ainsi la crise qui perdure en Haïti et l’insécurité qui y règne.

En cohérence avec ces préconisations, nous sollicitons que cette mise à l’abri s’étende aux ressortissants haïtiens présents sur le territoire français et qu’un moratoire soit mis en place sur les éloignements vers ce territoire. (...)