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Vincent Bolloré met la main sur le deuxième éditeur français
Article mis en ligne le 29 janvier 2019
dernière modification le 27 janvier 2019

Retour sur le rachat d’Éditis, deuxième éditeur français, par Vincent Bolloré. Une opération qui témoigne des manœuvres en cours dans le secteur de l’édition.

Le monde de l’édition des livres a connu quelques bouleversements ces dernières années. Après que Madrigall [1] eut acheté Flammarion à l’Italien Rizzoli en 2012, c’est le groupe Médias participation qui a acquis en 2016 le groupe La Martinière-Le Seuil. Et c’est maintenant Vincent Bolloré, l’homme des poursuites-bâillons, qui vient d’ajouter à la mosaïque de sociétés qu’il possède, une nouvelle pièce : le deuxième éditeur français, Éditis, qui regroupe 45 maisons d’édition [2] repris pour 900 millions d’euros au groupe espagnol Planeta, le 15 novembre 2018.

Par une sorte de bégaiement de l’Histoire, cette transaction a été réalisée par Vivendi, possession de Bolloré, vingt ans après le rachat d’Éditis par le même Vivendi, alors aux mains de Jean-Marie Messier. (...)

Le chiffre d’affaires d’Éditis représente aujourd’hui le tiers de celui de Hachette qui domine ainsi largement le secteur de l’édition en France.

Chez les salariés du groupe Éditis, édifiés par la gestion calamiteuse de Bolloré à Canal+, autre possession de Vivendi, l’ambiance n’est pas à l’euphorie. Leur quatrième patron en vingt ans risque de n’être pas plus tendre à leur égard que le baron Seillière, un autre fou de rentabilité. (...)

Ce rachat est un nouvel exemple d’une tendance qui s’affirme depuis bientôt deux décennies dans l’ensemble des maisons d’édition : leur prise en main par des hommes d’affaires qui n’ont aucune culture de l’édition et se soucient comme d’une guigne de la qualité des ouvrages qu’ils publient. (...)

Le 7 mars prochain doit paraître aux éditions de La Découverte, désormais propriété de Bolloré, le dernier ouvrage d’Edwy Plenel qui porte sur les gilets jaunes, La victoire des vaincus. Une bonne occasion de voir si « le petit prince du cash flow », alias Vincent Bolloré, s’amuse autant que le baron. (...)