
Avec le vieillissement de la population, la France aura de plus en plus besoin des métiers d’aide aux personnes âgées. Le projet de loi examiné par les députés joue la carte de la valorisation et de la mixité pour un secteur aujourd’hui féminin et précaire.
C’est un sujet qui concerne en priorité les femmes. Parce qu’elles représentent la majorité des personnes âgées, et plus encore des personnes qui s’en occupent. L’Assemblée nationale a commencé cette semaine l’examen du projet de loi sur « l’adaptation de la société au vieillissement ». Le texte, plutôt consensuel, contient une série de mesures destinées à « anticiper les conséquences du vieillissement de la population sur la vie sociale et les politiques publiques dans leur ensemble ». En 2060, les plus de 85 ans seront près de 5 millions, contre 1,4 millions aujourd’hui.
Conséquence directe de cette situation : le nombre d’aides à domicile va bondir dans les années à venir. D’ici à 2022, le métier devrait créer près de 160 000 postes, selon une note publiée le 2 juillet par le ministère du Travail. La France compte aujourd’hui environ 500 000 aides à domicile.
Exemple de ségrégation professionnelle
Cette évolution quantitative doit s’accompagner d’une évolution qualitative, ne serait-ce que pour pourvoir tous ces emplois. « Renforcer l’attractivité » des métiers dans le secteur de l’accompagnement des âgés, c’est l’un des enjeux du projet de loi. Un enjeu qui va de pair avec celui de la mixité des métiers.
« L’absence quasi totale d’hommes dans ces métiers est un exemple de la ségrégation professionnelle qui sévit encore sur le marché du travail et de l’assignation des femmes à des rôles historiques de travail domestique ou de ’care’ », rappelait Catherine Coutelle, présidente de la Délégation aux droits des femmes, lors de l’examen du texte (...)
le projet de loi s’accompagne d’un « Plan pour les métiers de l’autonomie ». Il vise notamment à améliorer les qualifications, à renforcer les formations et à relever les plus bas salaires. C’est aussi dans ce cadre qu’est prévu « la promotion de la mixité dans les emplois de l’aide à l’autonomie en coordination avec le plan mixité des métiers portée par le ministère des droits des femmes ». Reste à concrétiser ces bonnes intentions.
« Droit au répit » pour les aidants familiaux
Le projet de loi s’intéresse également aux non-professionnelles, en créant un « droit au répit ». C’est « l’une des magnifiques innovations du projet de loi », juge la Secrétaire d’État à la Famille Laurence Rossignol (...)